Édition du mardi 7 février 2017
Le TGV, facteur de compétitivité pour les entreprises
Au moment où beaucoup d’élus se posent des questions sur la réelle volonté de l’État de désenclaver des territoires non desservis par les lignes à grande vitesse, l’Insee publie une étude intéressante sur l’influence du TGV sur l’organisation et la rentabilité des grandes entreprises.
Ce n’est que tout récemment que le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a répondu au Sénat à une question posée l’an dernier par le sénateur corrézien Daniel Chasseing : où en est le projet de TGV vers le Limousin et l’Auvergne ? Le projet de la ligne à grande vitesse « POCL » (Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon), aussi souvent enterré que déterré, verra-t-il le jour - alors qu’en avril dernier, le Conseil d’État a rejeté un autre projet jugé essentiel pour le désenclavement du Limousin, la LGV Poitiers-Limoges ?
Alain Vidalies, le 27 janvier, a répondu que malgré la prise de position du Conseil d’État, « il n’y a pas d’abandon » d’un projet de LGV entre Poitiers et Limoges, et le gouvernement reste convaincu « que l'amélioration de la desserte de Limoges, du Limousin et des territoires limitrophes constitue un enjeu majeur d'aménagement du territoire national ». Mais il faut bien reconnaître que le ministre n’a rien annoncé de concret, et bien des élus se désolent à l’idée que même si l’idée d’une ligne à grande vitesse n’est pas abandonnée, l’annulation de la déclaration d’utilité publique par le Conseil d’État a « réduit à néant quinze ans de travail », comme l’a souligné Daniel Chasseing au Sénat.
Dans ce contexte, la dernière étude de l’Insee intitulée L’infrastructure TGV est-elle un facteur de compétitivité pour les entreprises ?, parue hier, apporte de l’eau au moulin des partisans du TGV comme accélérateur de développement pour les territoires. L’étude se focalise sur les grandes entreprises, et en particulier celles qui sont dites « multisites », avec un siège social géographiquement séparé d’un ou plusieurs sites de production. Ce secteur est extrêmement important, puisqu’il emploie, selon l’Insee, 56 % de la main-d’œuvre salariée du secteur marchand.
L’existence d’une ligne TGV reliant les centres de décision aux centres de production amène d’importantes réorganisations au sein des entreprises, explique l’Insee, et conduit à une amélioration des marges. Le TGV « améliore la gestion des ensembles multisites », ce qui globalement améliore « l’attractivité du territoire national » et facilite l’implantation de multinationales étrangères.
Selon l’Insee, 43 % des sites de production manufacturière (autrement dit, les usines) bénéficient d’une desserte par le TGV. Cette desserte a fait chuter considérablement le temps d’accès moyen à ces sites depuis le siège de l’entreprise : avant le TGV, ce temps moyen était de 4h40, contre 3h18 aujourd’hui. Conséquence : les entreprises ont tendance à se réorganiser, en transférant les postes de managers de haut niveau dans les sièges, et en augmentant localement les postes dédiés à la production. « Ces réorganisations génèrent effectivement des gains de productivité au niveau de l’ensemble de l’entreprise ou du groupe », gains de productivité qui se traduisent par des améliorations sur les marges, certes « limitées » mais « positives », juge l’Insee. Dans l’industrie, par exemple, l’augmentation des marges imputables au TGV est estimée à 0,6 point.
On comprend d’autant mieux, dans ces conditions, le désarroi des élus de l’Auvergne, par exemple. Clermont-Ferrand a en effet la particularité d’être la seule ville de province à accueillir le siège social d’une grande multinationale – Michelin. Et d’être également l’une des seules grandes villes à n’être absolument pas desservie par une LGV. Cherchez l’erreur…
Ce n’est que tout récemment que le secrétaire d’État aux Transports, Alain Vidalies, a répondu au Sénat à une question posée l’an dernier par le sénateur corrézien Daniel Chasseing : où en est le projet de TGV vers le Limousin et l’Auvergne ? Le projet de la ligne à grande vitesse « POCL » (Paris-Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon), aussi souvent enterré que déterré, verra-t-il le jour - alors qu’en avril dernier, le Conseil d’État a rejeté un autre projet jugé essentiel pour le désenclavement du Limousin, la LGV Poitiers-Limoges ?
Alain Vidalies, le 27 janvier, a répondu que malgré la prise de position du Conseil d’État, « il n’y a pas d’abandon » d’un projet de LGV entre Poitiers et Limoges, et le gouvernement reste convaincu « que l'amélioration de la desserte de Limoges, du Limousin et des territoires limitrophes constitue un enjeu majeur d'aménagement du territoire national ». Mais il faut bien reconnaître que le ministre n’a rien annoncé de concret, et bien des élus se désolent à l’idée que même si l’idée d’une ligne à grande vitesse n’est pas abandonnée, l’annulation de la déclaration d’utilité publique par le Conseil d’État a « réduit à néant quinze ans de travail », comme l’a souligné Daniel Chasseing au Sénat.
Dans ce contexte, la dernière étude de l’Insee intitulée L’infrastructure TGV est-elle un facteur de compétitivité pour les entreprises ?, parue hier, apporte de l’eau au moulin des partisans du TGV comme accélérateur de développement pour les territoires. L’étude se focalise sur les grandes entreprises, et en particulier celles qui sont dites « multisites », avec un siège social géographiquement séparé d’un ou plusieurs sites de production. Ce secteur est extrêmement important, puisqu’il emploie, selon l’Insee, 56 % de la main-d’œuvre salariée du secteur marchand.
L’existence d’une ligne TGV reliant les centres de décision aux centres de production amène d’importantes réorganisations au sein des entreprises, explique l’Insee, et conduit à une amélioration des marges. Le TGV « améliore la gestion des ensembles multisites », ce qui globalement améliore « l’attractivité du territoire national » et facilite l’implantation de multinationales étrangères.
Selon l’Insee, 43 % des sites de production manufacturière (autrement dit, les usines) bénéficient d’une desserte par le TGV. Cette desserte a fait chuter considérablement le temps d’accès moyen à ces sites depuis le siège de l’entreprise : avant le TGV, ce temps moyen était de 4h40, contre 3h18 aujourd’hui. Conséquence : les entreprises ont tendance à se réorganiser, en transférant les postes de managers de haut niveau dans les sièges, et en augmentant localement les postes dédiés à la production. « Ces réorganisations génèrent effectivement des gains de productivité au niveau de l’ensemble de l’entreprise ou du groupe », gains de productivité qui se traduisent par des améliorations sur les marges, certes « limitées » mais « positives », juge l’Insee. Dans l’industrie, par exemple, l’augmentation des marges imputables au TGV est estimée à 0,6 point.
On comprend d’autant mieux, dans ces conditions, le désarroi des élus de l’Auvergne, par exemple. Clermont-Ferrand a en effet la particularité d’être la seule ville de province à accueillir le siège social d’une grande multinationale – Michelin. Et d’être également l’une des seules grandes villes à n’être absolument pas desservie par une LGV. Cherchez l’erreur…
F.L.
Télécharger l’étude de l’Insee.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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