Le retour du masque obligatoire dans les transports est « sur la table »
Par Franck Lemarc
Petit à petit, la neuvième vague du covid-19 fait son chemin, bien que le sujet paraisse devenu presque routinier. Il est loin, le temps où un chiffre de 1000 nouveaux cas par jour et un taux d’incidence à 100 cas pour 100 000 habitants suffisait à déclencher la panique et décider le confinement du pays. En fin de semaine dernière, le nombre de nouveaux cas de covid-19 confirmés a été de presque 50 000 vendredi, avec un taux d’incidence national à 568 – en hausse de plus de 30 % sur une semaine.
Le covid-19, qui a fait 160 000 morts en France depuis le début 2020, ne fait plus peur. Pourtant, les chiffres de Santé publique France montrent une nouvelle recrudescence des hospitalisations (+ 16 % en une semaine), des admissions en soins intensifs (+ 12 %) et des décès (+ 7 %). Sur les sept derniers jours, le coronavirus a tué presque 400 personnes. Hier, Santé publique France, dans un communiqué, a alerté sur une « nette accélération » de la circulation du virus, indiquant que les chiffres publiés sont largement sous-estimés, du fait de la grève des laboratoires biologiques.
Niveau « désolant » de vaccination
Cette recrudescence de l’épidémie se conjugue avec une épidémie de bronchiolite classée comme la plus virulente depuis dix ans et une arrivée particulièrement précoce de la grippe saisonnière. Une situation qui inquiète fortement les autorités sanitaires, devant le nouveau risque de saturation des établissements hospitaliers. Cette situation est « parfaitement inédite », a déclaré hier un responsable de Santé publique France, d’autant qu’elle frappe un pays dont le système de santé est déjà durement affecté notamment par le manque de personnel. « Les années antérieures, il y avait plutôt des virus respiratoires qui se succédaient les uns aux autres : une première circulation de rhinovirus laissait la place à des VRS (principale virus en cause dans la bronchiolite ndlr), qui, très généralement, laissait le pas à la grippe. Là, on a des co-circulations », ajoute-t-il.
Face à la recrudescence du covid-19, le Covars (instance qui a remplacé le Conseil scientifique) va émettre cette semaine des recommandations, mais elles ne font guère de doute : sa présidente, l’immunologue Brigitte Autran, en a déjà donné la primeur, ce week-end, dans le Journal du dimanche : « Nous demandons à renforcer le port du masque (…) et la vaccination ».
L’immunologue juge « désolant » le peu d’appétence des Français pour les rappels de vaccination contre le covid-19. La « quatrième dose », avec un nouveau vaccin spécifiquement dirigé contre le variant Omicron, ne prend pas en France : à peine 10 % des personnes éligibles entre 60 et 79 ans et 11 % des plus de 80 ans ont été vaccinés.
La faute à une certaine lassitude, sans doute, mais aussi à une bien faible campagne de communication du gouvernement, lorsque l’on compare à ce qui s’était fait en 2021. De très nombreuses personnes ne sont même pas au courant de la nécessité de recevoir une dose de rappel. François Braun, qui déclarait hier « ne pas comprendre pourquoi les Français ne viennent pas se faire vacciner », devrait peut-être s’interroger sur ce sujet.
Décision probablement rapide
La question du port du masque obligatoire dans certains lieux devrait être tranchée rapidement. Jusqu’à présent, le gouvernement a dit vouloir miser sur « la responsabilité collective », mais le ministre de la Santé a prévenu que son bras « ne tremblera pas » s’il faut signer un décret rétablissant des obligations. Il s’est contenté, hier, de « demander » aux Français de porter le masque dans les transports en commun, avant, peut-être, de l’exiger, en fonction des chiffres qui remonteront aujourd’hui.
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