Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 7 mars 2006
Responsabilités

Le président PS de la région Languedoc-Roussillon encourt six mois de prison et 22.500 euros d'amende pour avoir traité les harkis de «sous-hommes»

Le parquet de Montpellier a ouvert jeudi soir 2 mars une information judiciaire pour «injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance ou de leur non appartenance à une ethnie ou une race déterminée» envers Georges Frêche, président (PS) du conseil régional du Languedoc-Roussillon. Georges Frêche, 67 ans, est également président de la communauté d'agglomération de Montpellier. Le président de région encourt six mois de prison et 22.500 euros d'amende pour ses propos sur les harkis. Cette qualification écarte la menace dune inéligibilité. Selon le procureur de la République Jean Philippe, la désignation du juge d'instruction et la mise en examen de Georges Frêche sont imminents. Face au malaise suscité par ses déclarations, Georges Frêche a été suspendu des instances nationales du Parti socialiste, en attendant que la commission des conflits se prononce sur d'éventuelles sanctions. Le 11 février, Georges Frêche avait apostrophé publiquement Abdelkader Chebaïki, président de la section héraultaise de l'Association pour la justice, l'information et la réparation des harkis (Ajir 34), alors que ce dernier revenait dune manifestation d'élus UMP à Palavas (Hérault). «Les harkis ont vocation à être cocus jusqu'à la fin des temps», avait-il dit, ajoutant: «Vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur.» Abdelkader Chebaïki a porté plainte le 17 février, malgré une déclaration d'excuses lue à la presse par Georges Frêche le 13 février, à l'Hôtel de Région. Cette affaire s'inscrit dans un contexte local particulier: dimanche a en effet lieu le premier tour de l'élection cantonale partielle dans le quartier montpelliérain du Mas Drevon, construit dans les années 1960 pour accueillir les pieds-noirs d'Algérie. C'est là que l'altercation verbale entre George Frêche et Abdelkader Chebaïki avait éclaté.

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