Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 2 décembre 2010
Santé publique

Le président de la République précise son projet sur la médecine de proximité

Quelques jours à peine après la remise du rapport d’Elisabeth Hubert (voir nos informations ci-dessous), le chef de l'Etat a esquissé mercredi, lors d'une table ronde à Orbec (Calvados), les grandes lignes de la réforme de la médecine de proximité qu'il souhaite mener à son terme en 2011. «Face à une crise identitaire, nous devons agir vite», a-t-il dit. «Dans mon esprit, les premières décisions seront prises avant la fin de l'année [...]. Je souhaite qu'on ait pris toutes les décisions concernant la médecine de proximité en 2011», a-t-il déclaré. Avant même le lancement de la concertation avec les professionnels de santé confiée au ministre et à la secrétaire d'Etat à la Santé, Xavier Bertrand et Nora Berra, Nicolas Sarkozy a largement encadré le champ du dossier le plus sensible de sa réforme à venir, celui de la rémunération. Il a aussi tenu à rassurer les médecins libéraux en précisant qu'il n'était pour lui «pas question» de revenir sur le paiement à l'acte mais plutôt de le «compléter» en fonction des «contraintes». «Il y a tout un tas de tâches qui sont des tâches de prévention qui ne sont aujourd'hui absolument pas rémunérées. Le médecin qui fait un travail de prévention de santé publique n'est pas récompensé par rapport à son confrère qui ne s'en occupe pas», a notamment illustré le Président. Il ne n'agit pas de transformer les médecins libéraux en fonctionnaires, a souligné Nicolas Sarkozy en réponse aux objections d'une partie au moins d'entre eux. Il a estimé que la rémunération des professionnels de santé pourrait comprendre trois étages. Au paiement à l'acte pourrait s'ajouter un volet forfaitaire pour rémunérer des activités ou des contraintes spécifiques. Un troisième «étage» rémunèrerait la réalisation d'objectifs de santé publique. Pour Nicolas Sarkozy, les médecins acceptant de s'installer dans des régions sous-médicalisées devraient recevoir une compensation au titre des cette «mission de service public». «On peut aussi imaginer une rémunération pour la permanence des soins», a-t-il ajouté. Il s’est aussi élevé contre la pénurie de médecins en milieu rural mais aussi dans certains quartiers urbains. «Il n'y a jamais eu autant de médecins en France - 210.000 - et jamais il n'y a eu autant de régions (...) sous-représentées médicalement. On ne peut continuer comme ça», a-t-il dit. «Je suis persuadé que la coercition ne marche jamais mais l'incitation peut marcher», a-t-il ajouté. «Nous avons donc décidé de financer les études d'un certain nombre d'étudiants en médecine, nous l'Etat. En échange de ce financement, ces étudiants en médecine devenus médecins s'installeront pendant quelques années dans une région où il y a une sous-densité médicale», a-t-il expliqué. Le chef de l'Etat a également indiqué le chemin à suivre par son ministre Xavier Bertrand sur la question des regroupements de médecins, infirmiers et spécialistes (maisons ou pôles de santé), dans les zones rurales notamment. Il a ainsi promis la création rapide d'un nouveau statut juridique pour les pôles de santé pour tenir compte «de la diversité des situations» et d'un «guichet unique» avant le 1er juillet 2011, autour des agences régionales de santé (ARS), afin de limiter le «parcours du combattant» qui accompagne très souvent leur création. «S'il faut un texte législatif, nous le ferons et nous passerons alors par une proposition de loi portée par le sénateur Fourcade, qui nous permettra de faire voter dès les premières semaines de 2011 un nouveau statut juridique adapté à la situation de vos pôles», a promis Nicolas Sarkozy. (Avec l'AFP) Pour accéder à la vidéo la table ronde d’Orbec, utiliser le lien ci-dessous.

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