Édition du mercredi 9 avril 2008
Le président de la République donne un coup de frein à la généralisation du revenu de solidarité active (RSA)
Le revenu de solidarité active (RSA), mais pas à n'importe quel coût, a estimé hier le président de la République. «C'est une idée extrêmement intéressante mais il faut le calibrer en fonction des disponibilités financières qui sont les nôtres», a-t-il averti dans un discours prononcé à Cahors, se faisant ainsi l'écho des propos de François Fillon qui la semaine dernière subordonnait l'application du RSA à l'état des finances françaises.
Cependant, le président a promis de mettre en uvre le RSA, un de ses engagements phare de campagne, qui garantit à un bénéficiaire de minima social une augmentation de ses revenus s'il retrouve du travail.
Lors de son déplacement dans le Lot, où il prononçait un discours sur «la réforme de l'administration territoriale de l'Etat», Nicolas Sarkozy est resté ferme et a prôné des dépenses sociales jugulées. «Transmettre à nos enfants la facture de nos dépenses de santé et de retraite, via la dette, alors même que la population vieillit est profondément immoral. Nous reviendrons à l'équilibre de nos régimes sociaux, là encore par la réforme», a prévenu le chef de l'Etat. «Les politiques sociales ne peuvent continuer ainsi à alimenter le déficit et la dette», a-t-il souligné.
Ainsi, pour limiter les dépenses qu'occasionnera l'application généralisée du RSA, prévue en 2009, le gouvernement plancherait, selon "Le Figaro" du 8 avril, sur une version différente de celle de Martin Hirsch, le Haut commissaire aux Solidarités actives. Le versement du RSA serait limité dans le temps, une mesure qui permettrait de ramener le prix du RSA à un milliard d'euros au lieu des deux à trois milliards d'euros calculés par Martin Hirsch.
Pour sa part, Martin Hirsch a défendu mardi, quelques heures avant les déclarations de Nicolas Sarkozy, l'intégrité de son projet, refusant un RSA «au rabais». «Ce qui ne peut être remis en cause, ce sont les principes du RSA et sa contribution à la réduction de la pauvreté», a insisté l'ancien patron d'Emmaüs, soulignant que les discussions au sein du gouvernement sur le budget du RSA étaient en cours.
Convenant qu'il n'a pas reçu l'assurance d'obtenir les 2 à 3 milliards qu'il désire, Martin Hirsch a souligné que c'était «pour cela qu'il se battait». Le haut commissaire a rappelé que le coût de départ du RSA n'est que provisoire. «Une fois le RSA généralisé, plus il y aura de retour à l'emploi, moins il y aura de coût budgétaire», a-t-il ainsi souligné.
Pour télécharger le discours de Nicolas Sarkozy à Cahors, voir lien ci-dessous (PDF, 168 Ko).<scri
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