Le Premier ministre veut «donner un coup d'accélérateur» à la création de logements sociaux en Guadeloupe et en Martinique

Dominique de Villepin entame mercredi soir une brève visite en Guadeloupe et en Martinique, où il doit annoncer, face à la colère des associations et des élus locaux, des crédits supplémentaires en faveur du logement social. Il s'agit de la première visite d'un chef de gouvernement aux Antilles depuis celle, en mars 2002, de Lionel Jospin. Accompagné des ministres François Baroin (Outre-mer) et Léon Bertrand (Tourisme), élu de la Guyane, M. de Villepin entend, pendant 48 heures, exprimer «l'attachement du gouvernement à la dimension ultramarine de la France» et «l'importance qu'il accorde à la réussite et au développement économique» des deux îles caraïbes, selon son entourage. Il veut s'assurer que «les principales mesures qui touchent le quotidien des Antillais sont bien mises en oeuvre» et que le plan de cohésion sociale, notamment, se développe «à la même allure qu'en métropole». Concrètement, M. de Villepin annoncera des crédits supplémentaires pour «donner un coup d'accélérateur» à la création de logements sociaux. Une façon de répondre aux vives critiques d'associations et d'élus qui accusent le gouvernement de lâcher les DOM dans ce domaine. Le plan Borloo a «déshabillé les plus pauvres, l'Outre-mer, pour habiller les banlieues», dénonce le «Collectifdom» (association représentant Antillais, Guyanais et Réunionnais). La dette locale de l'Etat vis-à-vis des opérateurs sociaux dans les quatre départements d'Outre-mer aurait explosé en 2006, passant au premier semestre de 60 à 100 millions d'euros. «Un drame», selon le Collectifdom, alors que plus de 200.000 personnes vivent dans des «bidonvilles» aux Antilles, en Guyane et à La Réunion, parfois dans des cases en tôle, sans eau, ni électricité. M. de Villepin va rencontrer les élus des deux îles mais deux d'entre eux - le président de la région Guadeloupe, Victorin Lurel (PS), et celui du conseil général de l'île, Jacques Gillot (app PS) - boycotteront sa visite pour protester contre «les grandes difficultés qui minent la Guadeloupe». En Guadeloupe, il s'entretiendra jeudi avec les acteurs du tourisme et de l'économie, visitera l'usine géothermique de Bouillante, unique en France, et rencontrera les responsables de la filière bananière, vitale pour l'île. Vendredi, à la Martinique, il se rendra au Régiment du service militaire adapté (RSMA), inspirateur du dispositif Défense deuxième chance, visitera un programme de rénovation urbaine et, rendez-vous incontournable, il rencontrera le poète Aimé Césaire, 93 ans, chantre de la négritude. M. de Villepin rencontrera aussi des membres de l'association des victimes de la catastrophe aérienne du 16 août 2005, qui avait fait 160 morts au Venezuela, dont 152 Martiniquais.c=http://www.clsi

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