Édition du mercredi 17 décembre 2003
Le préfet du Vaucluse devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé les gens du voyage
Le préfet du Vaucluse, Paul Girot de Langlade, a comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir diffamé les gens du voyage en déclarant le 23 octobre 2002 lors d'une conférence de presse à Carpentras que "ces gens vivent d'escroquerie et de rapines".
"Ce sont des gens qui roulent dans les voitures de luxe, qui ont des caravanes énormes et qui ne travaillent pas. Donc, on peut s'interroger sur les revenus de ces gens-là et je pense qu'il est de mon devoir de m'interroger : est-ce qu'il y a de la délinquance là derrière, oui ou non?", avait poursuivi le représentant de l'Etat.
"Des propos maladroits", a-t-il admis mardi devant le tribunal, se disant "prêt à présenter des excuses" au représentant des nomades, Michel Debart, à l'origine des poursuites. Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) s'est également constitué partie civile.
Selon le préfet, cette conférence de presse avait été provoquée pour "remettre dans le contexte" des propos tenus quelques jours plus tôt lors d'une réunion des maires du département, tous "opposés à la mise en place du schéma des gens de voyage" conformément à la loi Besson qui prévoit un emplacement pour les nomades dans toutes les villes.
"Clarifier, c'est le message que vous vouliez faire passer?", l'a interrogé le président Nicolas Bonnal. "Oui". "Alors on peut constater que c'est un peu raté", a souri le magistrat. "Replacés dans leur contexte, les propos n'ont pas la même portée", s'est défendu M. Girot de Langlade.
Le procureur de la République, Béatrice Angelelli, a estimé que la diffamation était constituée, mais a précisé qu'une condamnation serait difficile notamment en raison de la prescription des faits.
Le jugement a été mis en délibéré au 10 février.
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