Maire-info
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Édition du jeudi 10 février 2022
Crise sanitaire

Le préfet de police veut empêcher les « convois de la liberté » de bloquer Paris

Face à la convergence annoncée de milliers de véhicules vendredi à Paris, le préfet de police a annoncé jeudi interdire ces « convois de la liberté » inspirés du mouvement lancé au Canada contre les restrictions sanitaires, afin de les empêcher de « bloquer la capitale ».

Par AFP

Des milliers d’opposants au pass vaccinal ont annoncé sur les réseaux sociaux vouloir « rouler sur Paris »  dans des « convois de la liberté », inspirés par les routiers canadiens qui bloquent le centre de la capitale Ottawa depuis près de deux semaines. 

Plusieurs convois sont déjà partis mercredi de Nice, Bayonne et Perpignan. Ils prévoient de rallier Paris vendredi soir et certains appellent ensuite à rejoindre Bruxelles, pour une « convergence européenne »  prévue lundi 14 février.

« Un dispositif spécifique sera mis en place (...) pour empêcher les blocages d’axes routiers, verbaliser et interpeller les contrevenants à cette interdiction », a indiqué la préfecture de police dans un communiqué.

L’arrêté d’interdiction, pris pour « risques de troubles à l’ordre public », prend effet vendredi, jusqu’à lundi inclus.

Le préfet de police, qui a donné « des consignes de fermeté »  aux policiers, rappelle qu’entraver la circulation est passible de deux ans d’emprisonnement, d’une amende de 4 500 euros, de l’immobilisation et de la mise en fourrière du véhicule, de la réduction de moitié du nombre maximal de points du permis de conduire et de sa suspension pour un maximum de trois ans.

« L’organisateur d’une manifestation interdite peut être puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 euros d’amende et les participants seront verbalisés avec une contravention de quatrième classe », soit 135 euros, ajoute la préfecture.

Nouvel élan ?

Aucun lieu précis de regroupement dans la capitale n’a encore été mentionné par les organisateurs des convois. « Chacun est libre », avait insisté dimanche dans un chat vidéo Marisa, porte-parole du mouvement Convoy France, qui n’appelle pas directement à une action de regroupement ou de blocage.

Au-delà des restrictions sanitaires, le mouvement se veut plus global avec des revendications concernant le pouvoir d’achat et le coût de l’énergie.

Lundi, une source policière avait indiqué à l’AFP que l’initiative était « prise au sérieux par les autorités », annonçant « des dispositifs de vigilance ».

« L’évaluation de la menace potentielle fait cependant encore l’objet d’analyses par les services de renseignement, compte tenu du contexte électoral et de la volonté de jouer le mimétisme avec le mouvement canadien », avait ajouté cette source.

Le mouvement est « loin d’être solidement structuré »  mais « ce nouveau mode d’action particulièrement médiatique pourrait permettre aux différents groupes contestataires de retrouver un nouvel élan », indique en outre une note du renseignement territorial, citée par RTL et Le Parisien.

Interrogé mercredi à l’issue du Conseil des ministres sur ces « convois de la liberté », le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a estimé que l’exécutif était « lucide, parfaitement conscient qu’il y a une lassitude vis-à-vis de cette épidémie et des mesures qui continuent à s’appliquer ».

« Il y a plus que quelques centaines de milliers de personnes qui en ont marre de vivre avec ce virus et, en France comme partout dans le monde, des mouvements politiques, souvent radicaux, ont cherché à capitaliser sur cette lassitude », avait-il ajouté.

Mais « la France est probablement l’un des pays d’Europe qui a pris le moins de mesures contraignantes », a-t-il ajouté, alors que les autorités ont indiqué envisager, au vu de la décrue de la pandémie, une levée du pass vaccinal pour fin mars ou début avril. 
 

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