Édition du vendredi 22 juillet 2005
Le plan de formation de jeunes en grande difficulté proposé par le ministère de la Défense pourra s'appuyer sur les collectivités territoriales
La ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a annoncé mercredi un vaste plan de formation de jeunes en grande difficulté, qui seront formés et rémunérés, sous l'égide d'anciens militaires et d'enseignants, afin de leur donner "une deuxième chance".
Ce plan devrait sappuyer sur la coopération des collectivités territoriales, notamment sur le plan foncier. Le premier centre d'accueil ouvrira en septembre à Montry (Seine-et-Marne), deux autres suivront à Montlhéry (Essonne) et Lyon (Rhône) d'ici la fin de l'année. Plus de 40 sites (dont des anciennes bases militaires ou casernes) devraient à terme accueillir ces centres. Plusieurs collectivités territoriales ont déjà fait acte de candidature et pourraient ainsi devenir partenaires du projet.
Sur les 800 000 garçons et filles recensés chaque année, dans le cadre de la journée d'appel de préparation à la défense (JAPD), 60 000 ont de graves difficultés au niveau scolaire et 20 000 jeunes sont également en voie d'exclusion sociale.
"Il s'agit d'un plan de défense deuxième chance, en liaison avec l'Education nationale", a expliqué la ministre.
"On va leur redonner une formation comportementale, leur apprendre ce qu'est la discipline, qu'ils n'ont jamais connue, les fondamentaux -la lecture, l'écriture, le calcul, les bases d'informatique- une formation pour leur assurer une métier", a fait valoir Mme Alliot-Marie.
Ce plan, basé sur le volontariat, devrait concerner 250 jeunes dès septembre, un millier d'ici la fin de l'année et atteindre à terme 20 000 Français par an.
Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Dominique de Villepin avait annoncé, dans le cadre des mesures contre le chômage des jeunes, avoir demandé à Michèle Alliot-Marie de concevoir pour la métropole un dispositif analogue au "service militaire adapté" (SMA) existant en Outre-mer.
Les jeunes stagiaires civils recevront, dans le cadre d'un internat, un enseignement de base sur les acquis fondamentaux, des éléments de formation professionnelle et l'apprentissage de la discipline. Le tout sera assuré par des professeurs détachés de l'Education nationale, mais aussi par d'anciens militaires qui seront rémunérés (en moyenne 1 350 euros nets par mois).
Agés de 18 à 21 ans, ces jeunes porteront un uniforme, seront nourris et logés, recevront une allocation mensuelle de 300 euros et bénéficieront d'une couverture médicale et sociale.
Ils pourront suivre une formation initiale en six mois (équivalent certificat d'études), un an (orientation vers un apprentissage) ou deux ans (pour aller vers un CAP).
Les formations seront axées, "en fonction des besoins du marché", sur les domaines de "l'aide à la personne, du bâtiment, des transports et de la sécurité (...) où il y a de vrais débouchés", a détaillé la ministre.
Conduit par un établissement public, en cours de création, le projet disposera à terme d'un budget de 480 millions d'euros par an, soit un coût annuel moyen par stagiaire de 24 000 euros. Il sera pris en charge dans le cadre du plan de cohésion sociale.<
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