Édition du vendredi 15 avril 2005
Le Parlement européen pourrait demander le retrait de la « directive Bolkestein » - dont le processus d'adoption ou de rejet n'est pas achevé
La directive dite « Bolkestein » sur la libéralisation des services pourrait être entièrement refondue, en excluant notamment tous les services d'intérêt général qui recevraient « une définition très large ».
C'est ce que propose un rapport du Parlement européen rédigé par la rapporteuse de la commission du marché intérieur du Parlement européen, la sociale-démocrate Evelyne Gebhardt.
Le processus dadoption ou de rejet nétant pas achevé, le projet de directive nest donc pas, à lheure actuelle, formellement « retiré », comme certaines sources françaises lavaient indiqué ces derniers mois.
Le rapport, qui a été rendu public mercredi, sera présenté à la commission parlementaire compétente le 19 avril, avant que le Parlement européen, qui « co-décide » avec les gouvernements de l'UE en cette matière, ne se prononce en première lecture.
Mais, selon des sources parlementaires, ce vote ne serait pas effectif avant l'automne prochain.
Dans son rapport, Evelyne Gebhardt propose d'exclure nombre de secteurs et d'en finir pratiquement avec le « principe du pays d'origine », qui avait fait naître des craintes de « dumping social » en provenance des nouveaux pays de l'Union.
« Au moment d'ouvrir le marché des services, il importe de garantir le maintien de l'acquis en matière de services d'intérêt général, qui constituent la clé du modèle social européen », peut-on lire dans lexplication de la rapporteure européenne.
Rappelons qu'en février dernier, lAMF avait jugé «inacceptable en létat le texte de la proposition de directive européenne relative aux services dans le marché intérieur, dite «directive Bolkestein», dans la mesure où elle concerne les services dintérêt économique général et donc certains services publics locaux.
Ce texte lui apparaissait contraire aux principes de subsidiarité, de cohésion sociale et susceptible de porter atteinte à la cohésion territoriale, principe qui figure dans le projet de Traité constitutionnel pour lEurope». LAMF estimait qu«il est aussi contraire à la position de la Commission européenne dans son livre blanc sur les services dintérêt général de 2004, qui sétait opposée à toute réglementation générale sur les services publics, au profit dune réglementation secteur par secteur».
Les maires de France «exige(aie)nt en conséquence et explicitement lexclusion des services dintérêt général, quils soient ou non économiques, du champ dapplication de la directive. Le bureau demandait aussi quune directive-cadre sur les services dintérêt économique général précède toute directive générale sur les services, suivant dailleurs en cela sa contribution de septembre 2003 sur le Livre vert de la Commission européenne relatif aux services dintérêt général».<s
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