Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 11 avril 2023
Sports

Le gouvernement veut encourager la pratique sportive étudiante

Alors que la date fatidique du lancement officiel des Jeux olympiques et paralympiques 2024 approche, la ministre des Sports et celle de l'Enseignement supérieur ont présenté vendredi dernier une feuille de route pour soutenir la pratique sportive étudiante.

Par Lucile Bonnin

Après les établissements scolaires, c’est au tour des universités et des établissements d’études supérieures de faire l’objet de mesures particulières en faveur du sport. 

Depuis plusieurs années, et ce en vue des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris à l’été 2024, les nouvelles mesures destinées à mieux accompagner la jeunesse vers la pratique sportive se sont enchainées. Pass'Sport, 30 minutes d'activité physique quotidienne dans toutes les écoles, déploiement de cours d’école actives… L’arrivée des JOP en France a été l’occasion pour le gouvernement de mener une politique en faveur du sport auprès de la jeunesse. 

C’est désormais auprès des étudiants que le gouvernement entend encourager la pratique sportive. C’est à la fin de la semaine olympique et paralympique – qui s’est déroulée la semaine dernière sur le thème de l’inclusion – que de nouvelles annonces ont été faites en ce sens. En effet, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, ont signé « une feuille de route aux côtés de France Universités, de la Conférence des grandes écoles et de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs, pour accélérer durablement le développement de la pratique sportive étudiante dans notre pays, à l’aube des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. » 

« Installer encore davantage le sport au coeur des campus » 

Si la France compte aujourd’hui environ 3 millions d’étudiants, 60 % d’entre eux pratiquent une activité physique régulière. Le constat est encourageant, mais la situation peut être améliorée. Ainsi, « les ministres s’engagent, par cette feuille de route, avec l’ensemble des conférences d’établissements à installer encore davantage le sport au cœur des campus et de la vie de nos étudiants dans la dynamique des JOP ». 

Selon un rapport de l'inspection générale de l'éducation, des sports et de la recherche (IGESR) intitulé Le développement de la pratique sportive étudiante et publié en janvier dernier, la pratique sportive des étudiants est trop hétérogène notamment en raison d'un manque d'offres dans certains cursus. Les auteurs de la mission ont alerté sur le fait que cette « population étudiante de par la nature de son activité est globalement sédentaire »  et que « pour un peu moins de 40 % d’entre elle ne pratique pas d’activité sportive suffisamment régulière ». 

Développer l’offre et diversifier les pratiques 

Les établissements devront avant tout proposer davantage d’offres de sport-santé. Il n’est pas encore précisé si cette mesure sera développée en partenariat avec le réseau des Maisons sport-santé (MSS) (lire Maire info du 9 mars) qui prend de plus en plus d'ampleur dans les territoires. 

Le développement des cours en pratique libre (APSA) ouverts à tous (étudiants, personnels et partenaires conventionnés) sur les campus sera aussi encouragée, « notamment via l’utilisation en autonomie des infrastructures universitaires, avec des créneaux d’ouverture élargis. » 

« Les services universitaires des activités physiques et sportives (SUAPS) et les services des sports des grandes écoles seront encouragés à recourir à des emplois étudiants STAPS pour soutenir le renforcement de la pratique, sa diversification et l’accompagnement des étudiants »  et « les alternatives « hors les murs »  seront également promues via la mise en œuvre de partenariats avec les fédérations sportives ».

Il a aussi été annoncé la création de « Villages sports »  pour faire connaître toutes les offres sportives aux étudiants dès la rentrée prochaine. 

Valoriser la pratique sportive 

Les ministres souhaitent suivre l’exemple de certaines pratiques déjà instaurées dans des universités, qui consiste à valider  la pratique sportive par une note ou un bonus au semestre au seins d’un cursus : licence, master ou DUT. C’est ce qui est pratiqué notamment à l’université Sorbonne Paris-Nord. 

Autre mesure à encourager pour inciter les étudiants à faire du sport : aménager les emplois du temps de ces derniers, « notamment dans le cadre des régimes spéciaux d’études ». Enfin, « les établissements seront appelés à soutenir l’organisation de compétitions étudiantes sur les campus » . Un groupe de travail sera constitué pour piloter l’organisation d’un grand événement sportif inter-étudiants au printemps 2024. 

Financements et optimisation des équipements 

Pour financer les emplois étudiants mentionnés plus haut et pour développer les équipements, le gouvernement appelle à « mobiliser davantage leur Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), en fixant un seuil minimum dédié à l’activité physique et sportive (7 à 8 % par exemple). Pour rappel, cette CVEC est due chaque année par les étudiants préalablement à leur inscription à une formation initiale, y compris à distance, dans un établissement d’enseignement supérieur. Elle était l’année dernière de 95 euros. 

Une cartographie et un « audit partenarial des infrastructures universitaires existantes »  seront élaborés ainsi qu’une enquête nationale en automne prochain qui pourra être déclinée dans tous les établissements afin de « développer l’offre la plus personnalisée au niveau local. » 

Les collectivités seront d’ailleurs largement concernées par ces travaux qui portent sur la gouvernance et l’évaluation de cette politique sportive. Un groupe de travail réunissant collectivités et établissements sera aussi constitué à l’automne prochain « pour une meilleure utilisation des équipements existants. »  Il ne fait pas de doute que la problématique du vieillissement de ces équipements sera abordée par les élus, qui doivent faire face aux coûts exorbitants liés à la rénovation thermique de ces derniers. 

Enfin, le sport étudiant « sera également pris en compte dans les prochains "plans équipements" portés par l’Agence nationale du sport et les établissements seront incités à décliner le concept de "design actif" pour développer les "campus actifs" »  (lire Maire info du 9 janvier). De plus, la composition des conseils des sports pourra être renforcée « avec l’implication d’étudiants et de représentants externes, en particulier issus du mouvement sportif et des collectivités locales, et des réflexions seront ouvertes sur la nomination plus systématique de référents sport. » 

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