Édition du lundi 28 septembre 2015
Le gouvernement lance les LGV vers Toulouse et Dax
Malgré un avis défavorable rendu par la commission d’enquête publique en mars dernier, le gouvernement a annoncé samedi qu’il va engager la construction des deux lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax – qui mettraient Toulouse à un peu plus de trois heures de train de la capitale, contre cinq aujourd’hui. Le tout en 2024.
Cette annonce a surpris, tant l’avis de la commission d’enquête publique était tranché : coût jugé exorbitant (8,3 milliards d’euros), impact négatif sur l’environnement, tout cela pour « une rentabilité socio-économique faiblement positive », avait alors jugé la commission. Avec, de surcroît, une demande peu importante, « aucune » des catégories rencontrées (associations, entreprises, collectivités) n’étant « majoritairement favorable au projet ».
Et pourtant, le gouvernement, par la voix du secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies, a donné hier le feu vert au projet en annonçant que la DUP (déclaration d’utilité publique) des deux lignes allait être signée dans les plus brefs délais. Deux raisons expliquent cette décision, selon les déclarations du ministre à l’AFP : le « retard » pris par « l’arc atlantique sur l’arc méditerranéen » en termes d’aménagement du territoire, et le fait que l’Europe a labellisé ce projet et lui a accordé quelques dizaines de millions d’euros pour financer les études, au titre des grands travaux d’interconnexion européenne.
Cette annonce – dont beaucoup dénoncent déjà un caractère « opportuniste », à deux mois des élections régionales – a été saluée par la plupart des élus du sud-ouest. Alain Juppé, maire de Bordeaux, s’est félicité hier du fait que le gouvernement ait « entendu les collectivités ». Alain Rousset, président de la région Aquitaine, a salué « une excellente nouvelle pour la future grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes dont la LGV Paris-Dax sera l'épine dorsale ». Même satisfaction chez Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées, qui s’est réjoui d’une réalisation qui sera « la condition majeure à la poursuite de notre développement ».
D’autres personnalités se sont montrées beaucoup moins enthousiastes. Écologistes, comme José Bové qui dénonce « un gouvernement qui marche sur la tête », mais aussi socialistes : c’est le cas de Gilles Savary, député de la Gironde, qui déplore une « approche incohérente » et « regrette que l’État oublie de préciser comment il financera ce projet, alors qu’il ne cesse de professer la réduction de la dette publique, la rigueur budgétaire et la maîtrise fiscale ». Gilles Savary rappelle que « le système ferroviaire français ne cesse de creuser son endettement, établi à ce jour à 44 milliards d’euros », et qu’il a toujours milité – comme beaucoup d’autres élus locaux du reste – pour une « régénération d’ampleur de la ligne Bordeaux-Toulouse actuelle, (…) de plus en plus sollicitée du fait de la croissance démographique de la vallée de la Garonne et de la métropolisation de l’emploi à ses deux extrémités ». Il conclut d’ailleurs son communiqué au vitriol en disant espérer que les victimes de cette affaire ne soient pas « les usagers quotidiens des trains domicile-travail vers Bordeaux ».
Cette annonce a surpris, tant l’avis de la commission d’enquête publique était tranché : coût jugé exorbitant (8,3 milliards d’euros), impact négatif sur l’environnement, tout cela pour « une rentabilité socio-économique faiblement positive », avait alors jugé la commission. Avec, de surcroît, une demande peu importante, « aucune » des catégories rencontrées (associations, entreprises, collectivités) n’étant « majoritairement favorable au projet ».
Et pourtant, le gouvernement, par la voix du secrétaire d’État chargé des Transports, Alain Vidalies, a donné hier le feu vert au projet en annonçant que la DUP (déclaration d’utilité publique) des deux lignes allait être signée dans les plus brefs délais. Deux raisons expliquent cette décision, selon les déclarations du ministre à l’AFP : le « retard » pris par « l’arc atlantique sur l’arc méditerranéen » en termes d’aménagement du territoire, et le fait que l’Europe a labellisé ce projet et lui a accordé quelques dizaines de millions d’euros pour financer les études, au titre des grands travaux d’interconnexion européenne.
Cette annonce – dont beaucoup dénoncent déjà un caractère « opportuniste », à deux mois des élections régionales – a été saluée par la plupart des élus du sud-ouest. Alain Juppé, maire de Bordeaux, s’est félicité hier du fait que le gouvernement ait « entendu les collectivités ». Alain Rousset, président de la région Aquitaine, a salué « une excellente nouvelle pour la future grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes dont la LGV Paris-Dax sera l'épine dorsale ». Même satisfaction chez Martin Malvy, le président de la région Midi-Pyrénées, qui s’est réjoui d’une réalisation qui sera « la condition majeure à la poursuite de notre développement ».
D’autres personnalités se sont montrées beaucoup moins enthousiastes. Écologistes, comme José Bové qui dénonce « un gouvernement qui marche sur la tête », mais aussi socialistes : c’est le cas de Gilles Savary, député de la Gironde, qui déplore une « approche incohérente » et « regrette que l’État oublie de préciser comment il financera ce projet, alors qu’il ne cesse de professer la réduction de la dette publique, la rigueur budgétaire et la maîtrise fiscale ». Gilles Savary rappelle que « le système ferroviaire français ne cesse de creuser son endettement, établi à ce jour à 44 milliards d’euros », et qu’il a toujours milité – comme beaucoup d’autres élus locaux du reste – pour une « régénération d’ampleur de la ligne Bordeaux-Toulouse actuelle, (…) de plus en plus sollicitée du fait de la croissance démographique de la vallée de la Garonne et de la métropolisation de l’emploi à ses deux extrémités ». Il conclut d’ailleurs son communiqué au vitriol en disant espérer que les victimes de cette affaire ne soient pas « les usagers quotidiens des trains domicile-travail vers Bordeaux ».
F.L.
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