Édition du mardi 18 juin 2019
Le gouvernement entame une révision de la doctrine de maintien de l'ordre
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a lancé hier une réflexion sur le nouveau « schéma national de maintien de l’ordre » qui devrait, en théorie, être produit d’ici la rentrée prochaine. Lors du séminaire de lancement de cette réflexion, un certain nombre de constats ont été dressés – le tout en présence de Jean-Michel Fauvergue, co-auteur à l’automne dernier du rapport sur le « continuum de sécurité ».
À l’origine de cette réflexion, une « évolution » jugée préoccupante par le gouvernement du « comportement des foules » lors des manifestations. Qu’il s’agisse des deux dernières manifestations du 1er Mai ou du mouvement des Gilets jaunes, plusieurs phénomènes « récurrents » sont constatés : « absence croissante du respect des règles de déclaration en préfecture ou en mairie » et absence « d’interlocuteurs fiables » parmi les organisateurs ; infiltration de groupes violents et apparition des « blacks blocs », violences graves à l’encontre des personnes (forces de l’ordre, pompiers, journalistes, élus) ou des biens (mobilier urbain, magasins, banques, « biens privés symboles du capitalisme » )… Le ministère de l’Intérieur note aussi un phénomène tout à fait nouveau : « Le glissement des actions violentes vers des villes moyennes provinciales, traditionnellement calmes ».
L’usage « intensif » des réseaux sociaux et « l’hypermédiatisation des événements en temps réel » (chaînes d’information continue et circulation d’images prises par les smartphones) sont également des éléments nouveaux à prendre en compte dans la nouvelle doctrine de maintien de l’ordre que l’État appelle de ses vœux.
Christophe Castaner, en introduisant les travaux du séminaire d’hier, a noté que ces évolutions ne sont pas arrivées d’un coup, mais sur une période d’une vingtaine d’années. Si la réponse du gouvernement a été d’adapter sa doctrine au fil de l’eau, notamment en décembre 2018 et mars-avril 2019 face au mouvement des Gilets jaunes, et de faire évoluer l’arsenal législatif avec la loi du 10 avril 2019 sur le maintien de l’ordre, « nous devons maintenant lancer un regard calme sur les derniers mois et les vingt dernières années », et, « face à une menace qui évolue, faire évoluer aussi nos méthodes et nos outils ».
Anticipation et prévention
Si le ministre a dit attendre de ce séminaire « des idées disruptives et audacieuses », « une liberté de ton totale et de la franchise », le gouvernement a déjà, néanmoins, des idées sur les évolutions qu’il juge souhaitables. Une dizaine de pistes sont déjà listées dans le dossier de presse qui a été diffusé à l’occasion de ce séminaire, très axées sur « l’anticipation », la « prévention » et « la sensibilisation du grand public ».
Les conclusions de ce séminaire et les réflexions qui vont être menées dans les semaines à venir seront dévoilées à la rentrée.
Pendant ce temps, on attend toujours les suites du rapport Fauvergue-Thourot sur le continuum de sécurité. La concertation sur ce sujet a pris énormément de retard – mouvement des Gilets jaunes oblige. Prochaine étape : la réunion en plénière de la commission consultative des polices municipales (CCPM) qui se tiendra a priori le 9 juillet, soit… un an après la précédente. Les propositions de ce rapport, dont certaines font largement débat (on pense à l’armement obligatoire des policiers municipaux sauf avis contraire du maire, à la formation des policiers municipaux hors CNFPT, ou encore à l’intercommunalisation accrue des polices municipales), devraient être discutées à cette occasion.
À l’origine de cette réflexion, une « évolution » jugée préoccupante par le gouvernement du « comportement des foules » lors des manifestations. Qu’il s’agisse des deux dernières manifestations du 1er Mai ou du mouvement des Gilets jaunes, plusieurs phénomènes « récurrents » sont constatés : « absence croissante du respect des règles de déclaration en préfecture ou en mairie » et absence « d’interlocuteurs fiables » parmi les organisateurs ; infiltration de groupes violents et apparition des « blacks blocs », violences graves à l’encontre des personnes (forces de l’ordre, pompiers, journalistes, élus) ou des biens (mobilier urbain, magasins, banques, « biens privés symboles du capitalisme » )… Le ministère de l’Intérieur note aussi un phénomène tout à fait nouveau : « Le glissement des actions violentes vers des villes moyennes provinciales, traditionnellement calmes ».
L’usage « intensif » des réseaux sociaux et « l’hypermédiatisation des événements en temps réel » (chaînes d’information continue et circulation d’images prises par les smartphones) sont également des éléments nouveaux à prendre en compte dans la nouvelle doctrine de maintien de l’ordre que l’État appelle de ses vœux.
Christophe Castaner, en introduisant les travaux du séminaire d’hier, a noté que ces évolutions ne sont pas arrivées d’un coup, mais sur une période d’une vingtaine d’années. Si la réponse du gouvernement a été d’adapter sa doctrine au fil de l’eau, notamment en décembre 2018 et mars-avril 2019 face au mouvement des Gilets jaunes, et de faire évoluer l’arsenal législatif avec la loi du 10 avril 2019 sur le maintien de l’ordre, « nous devons maintenant lancer un regard calme sur les derniers mois et les vingt dernières années », et, « face à une menace qui évolue, faire évoluer aussi nos méthodes et nos outils ».
Anticipation et prévention
Si le ministre a dit attendre de ce séminaire « des idées disruptives et audacieuses », « une liberté de ton totale et de la franchise », le gouvernement a déjà, néanmoins, des idées sur les évolutions qu’il juge souhaitables. Une dizaine de pistes sont déjà listées dans le dossier de presse qui a été diffusé à l’occasion de ce séminaire, très axées sur « l’anticipation », la « prévention » et « la sensibilisation du grand public ».
Les conclusions de ce séminaire et les réflexions qui vont être menées dans les semaines à venir seront dévoilées à la rentrée.
Pendant ce temps, on attend toujours les suites du rapport Fauvergue-Thourot sur le continuum de sécurité. La concertation sur ce sujet a pris énormément de retard – mouvement des Gilets jaunes oblige. Prochaine étape : la réunion en plénière de la commission consultative des polices municipales (CCPM) qui se tiendra a priori le 9 juillet, soit… un an après la précédente. Les propositions de ce rapport, dont certaines font largement débat (on pense à l’armement obligatoire des policiers municipaux sauf avis contraire du maire, à la formation des policiers municipaux hors CNFPT, ou encore à l’intercommunalisation accrue des polices municipales), devraient être discutées à cette occasion.
F.L.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
PMI : la députée Michèle Peyron tire le signal d'alarme
Tiers-lieux : l'État lance un appel à manifestation d'intérêt doté de 45 millions d'euros
Paris 2024 lance le label Terre de Jeux, Ã destination notamment des communes
Retrouver une édition
Accéder au site