Édition du mardi 9 décembre 2003
Le gouvernement débloque 24 millions d'euros pour les digues du delta du Rhône
Le gouvernement a débloqué, lundi, 24 millions d'euros pour réparer les digues du delta du Rhône qui, en cédant en plusieurs endroits sous l'effet des crues, ont provoqué une inondation la région et sont désormais au cur d'une polémique entre les sinistrés et l'Etat.
Rendant compte de la troisième réunion en une semaine d'un Comité interministériel à Matignon, la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot a renvoyé à mardi après-midi l'annonce de mesures "logistiques, financières et techniques" en faveur des victimes. Celles-ci seront dévoilées lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale par le Premier ministre, sur la base de l'état des lieux réalisé par son ministre de l'Intérieur.
Jean-Pierre Raffarin a en effet décidé de dépêcher Nicolas Sarkozy mardi matin en Arles, la ville la plus touchée par les inondations du Sud-Est. C'est justement au nord de cette commune des Bouches-du-Rhône qu'une digue a rompu, noyant un certain nombre de quartiers.
Face aux critiques des Arlésiens sur le manque d'entretien et la vétusté de ces installations, le préfet de région Christian Frémont a affirmé qu'il fallait "repenser fondamentalement le problème des digues". "D'ores et déjà, j'ai proposé qu'un plan extrêmement ambitieux de réparation des digues du grand delta du Rhône, avec un apport financier exceptionnel de l'Etat, soit mis en uvre", a déclaré Roselyne Bachelot.
"Dans le grand delta du Rhône, l'Etat et les établissements publics mobiliseront 24 millions d'euros pour la reconstruction et le confortement des digues endommagées", a-t-elle ajouté.
Lundi, Arles et sa région étaient toujours le théâtre de gigantesques opérations de pompage et de nettoyage après les inondations qui ont fait six morts en une semaine, travaux qui s'annoncent de longue haleine.
Selon les services de communication de la Défense, quelque 1 300 gendarmes et soldats participent toujours à la lutte contre ces inondations, assurant notamment la protection des logements laissés vacants et la distribution d'eau et de vivres. Les pompiers estiment entre une semaine et une dizaine de jours le temps nécessaire pour évacuer quelque 10 à 11 millions de mètres cubes d'eau stagnant encore à Arles.
Une mission d'inspecteurs généraux est attendue mardi à la préfecture de région à Marseille pour évaluer les dégâts matériels. Un arrêté de catastrophe naturelle sera pris jeudi ainsi qu'une procédure de calamité agricole.
D'ores et déjà, les milieux économiques estiment que les dégâts seront considérables, la chambre de commerce et d'industrie (CCI) d'Arles les évaluant entre 150 et 200 millions d'euros.
Plus au Nord, la crue de la Loire a atteint lundi en milieu de journée son pic à Orléans à 3,70 m et la montée des eaux se poursuivait en aval du plus long fleuve de France sans provoquer de dégâts majeurs. "Aucune digue n'a cédé, il n'y a aucun problème à signaler, tout fonctionne correctement", a expliqué le préfet du Loiret Jean-Pierre Lacroix en signalant notamment qu'il n'y avait pas eu d'interruption du courant électrique et des liaisons téléphoniques.
La décrue était attendue dans la nuit à Orléans, ainsi qu'à Gien, où la montée de la Loire a été la plus alarmante durant le week-end. Plus en amont, dans le Cher, la baisse des eaux était "plus rapide que prévue".
La montée des eaux se poursuivait en revanche en aval du fleuve, atteignant les départements du Loir-et-Cher et de l'Indre-et-Loire. La Loire a été mesurée à 3,55 m à midi à Blois et devrait atteindre 4,20 m mardi, soit un mètre au dessus de sa cote d'alerte, selon la protection civile. Aucune évacuation ni rupture d'alimentation en eau potable n'était néanmoins prévue, le fleuve devant rester confiné à l'intérieur de ses digues.c=http://ww
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