Édition du mercredi 4 juin 2003
Le gouvernement adopte une stratégie nationale pour cinq ans
Le gouvernement a adopté mardi une "stratégie nationale pour le développement durable" sur cinq ans, un document d'une centaine de pages qui doit donner "un contenu concret au concept de développement durable", selon la ministre de l'Ecologie Roselyne Bachelot.
La stratégie adoptée veut pourtant "sortir du catalogue de bonnes intentions", selon la secrétaire d'Etat au développement durable Tokia Saïfi.
L'Etat entend donner l'exemple : il s'engage à réduire de 20% les consommations d'énergie et d'eau des administrations, de 10% les émissions polluantes de leurs transports et à recycler 60% des papiers blancs.
Le développement durable entre dans les programmes scolaires. Dès 2004, chaque classe d'âge bénéficiera de 30 heures d'éducation au développement durable dans le primaire, 20 heures au collège et 10 heures au lycée.
Est annoncée la création d'un Office central pour poursuivre les auteurs d'atteintes graves à l'environnement, comme il existe un office sur les stupéfiants ou le trafic d'armes.
Sur des secteurs clés comme les transports - plus du quart des émissions de gaz carbonique responsables du changement climatique -, le gouvernement repousse à l'automne les grandes décisions.
Il faudra alors trancher, en période de vaches maigres, sur les projets d'infrastructures les plus respectueux de l'environnement (rail, fret ferroviaire, voies fluviales) et leur financement.
Le document adopté mardi évoque, sans trancher, l'éventualité d'une taxation des poids lourds circulant sur les routes françaises ainsi qu'un rattrapage de l'écart de fiscalité de 20 centimes entre le gazole et l'essence. Chaque centime apporterait 200 millions d'euros dans les caisses de l'Etat, soit 4 milliards d'euros au total, selon le cabinet de Mme Bachelot.
Pour leur part, les grandes associations écologistes françaises et l'ensemble des gestionnaires d'espaces naturels ont dénoncé "l'écart entre le discours et l'action", en appelant à "l'arbitrage présidentiel" dans un communiqué commun.
"Le gel budgétaire gouvernemental massif menace purement et simplement la survie des acteurs de l'environnement en France", relevaient les signataires, parmi lesquels les parcs naturels régionaux, les réserves naturelles de France, les conservatoires d'espaces naturels ainsi que plusieurs grandes associations françaises (WWF, Ligue pour la protection des oiseaux, Bretagne vivante).pt>
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