Le gouvernement (re)lance son plan de développement du covoiturage
Par Franck Lemarc
Une impression de « déjà-vu » …C’est ce que l’on pouvait ressentir en découvrant les objectifs du « plan national covoiturage » dévoilé hier par le gouvernement.
On se rappelle en effet qu’en novembre 2019, la ministre de la Transition écologique (une certaine Élisabeth Borne) lançait un « plan covoiturage » avec un objectif : atteindre les 3 millions de déplacements quotidiens en 2024.
L’échec de ce plan apparaît clairement dans le nouveau plan dévoilé hier, puisque l’objectif des 3 millions de déplacement est cette fois fixé pour 2027.
Relance
Cet échec est évidemment dû au covid-19, qui a fait s’effondrer les chiffres du co-voiturage – d’une part à cause du développement du télétravail et, d’autre part, de la peur de la contagion. Il a fallu attendre le mois de novembre dernier pour que les chiffres du covoiturage reviennent à leur niveau d’avant la pandémie, soit environ 645 000 déplacements par jour, selon le tableau de bord du site gouvernemental Observatoire du covoiturage. Un an plus tôt, en novembre 2020, ce chiffre était 20 fois inférieur (30 000 déplacements quotidiens environ). Le covoiturage repart donc nettement à la hausse, et le gouvernement entend accélérer cette tendance.
Sur le site qu’il vient de lancer, le ministère de la Transition écologique distingue « trois aides pour covoiturer au quotidien » : la prime covoiturage, le forfait mobilité durable et les « aides locales ». Soit dit en passant, il devrait remettre à jour ce site, puisque celui-ci indique, au chapitre du forfait mobilité durable (FMD), que le FMD, pour les agents publics, est « non cumulable avec le remboursement de l’abonnement transports en communs ». Ceci vient de changer, par décret (lire article ci-dessus).
Prime de 100 euros
Le nouveau « Plan national covoiturage » comprend 14 mesures, dont « trois mesures phares » qui mobiliseront à elles seules 150 millions d’euros. La première, et la plus innovante, est une prime de 100 euros « dès le 1er janvier 2023 » offerte aux « conducteurs qui se lancent dans le voiturage ». Cette prime sera versée au plateformes de covoiturage qui les reverseront aux nouveaux entrants en deux fois : un premier versement de 25 euros au premier covoiturage, et le solde au 10e covoiturage, si celui-ci a lieu moins de trois mois plus tard.
Les plateformes concernées par le dispositif sont Blablacar, Coorgo, Ecov, La Roue verte, Mobicoop, Karos, Klaxit et Ynstant.
Le gouvernement consacre 50 millions d’euros à cette mesure, ce qui signifie qu’il espère toucher 500 000 « primo-conducteurs ».
Un euro de l’État pour un euro des collectivités
Une deuxième tranche de 50 millions d’euros va être consacrée à doubler les aides que les collectivités apportent aux covoitureurs, sur le principe « 1 € de l’État pour 1 € de la collectivités ».
Rappelons en effet que depuis le mois de juin 2020 (lire Maire info du 8 juin 2020), comme le prévoyait la loi d’orientation des mobilités, les autorités organisatrices peuvent désormais subventionner le covoiturage, sous forme d’une « allocation aux conducteurs qui effectuent un déplacement ou ont proposé un trajet en covoiturage » . Cette allocation peut également être versée aux passagers.
Le doublement de ces aides par le gouvernement devrait à la fois motiver les conducteurs et « inciter davantage de collectivités à lancer de tels dispositifs » , écrit le gouvernement.
Fonds vert
Enfin, 50 autres millions d’euros vont être mobilisés, via le Fonds vert, « pour accompagner les collectivités dans le développement du covoiturage » , par exemple pour financer « des aires et des lignes de covoiturage » ainsi que « des études préalables ».
Le dossier de presse de ce plan liste les autres mesures, qui vont de campagnes de communication diverses au lancement d’études, par exemple, en lien avec les collectivités, sur « le potentiel du covoiturage en milieu scolaire et périscolaire » . Un plan va être lancé pour développer le covoiturage dans le cadre des grands événements sportifs et culturels.
Le gouvernement entend enfin « améliorer le suivi et la gouvernance du covoiturage », notamment en renforçant l’Observatoire national. L’idée est notamment de recenser toutes les aides déjà mises en place par les collectivités. Le site ecologie.gouv.fr/covoiturage propose déjà une carte de ces « incitations locales » , mais elle est encore très incomplète.
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