Édition du mardi 11 juillet 2006
Le Conseil de la concurrence attire l'attention des collectivités sur l'importance d'introduire une réelle concurrence sur le marché amont de la fourniture d'eau
Le Conseil de la concurrence a infligé au premier semestre des amendes à 135 entreprises pour un montant total de 127,1 millions d'euros. C'est ce qu'il a indiqué, lundi, en présenant son rapport 2005. La plus grosse sanction, 48 millions d'euros, a porté sur une entente dans le secteur du bâtiment. En mars, le Conseil avait sanctionné plus d'une trentaine d'entreprises du BTP qui s'étaient partagées des marchés publics franciliens comme ceux des métros Météor et Eole pendant les années 1990. En 2005, le montant total des amendes infligées par le Conseil de la concurrence avait atteint un record, à plus de 754 millions d'euros, lié notamment à une amende « historique » de 534 millions d'euros à laquelle ont été condamnés les trois opérateurs de téléphonie mobile fin novembre pour entente illicite.
Dans le domaine de la gestion de leau, le conseil souligne les conséquences de sa décision n° 05-D-58, sur les pratiques relevées dans le secteur de leau potable en Île-de-France. Le Conseil de la concurrence a ainsi sanctionné les comportements de la Lyonnaise des eaux et du Syndicat des eaux dÎle-de-France (Sedif). Le montant total des sanctions sélève à 500 000 euros.
Le Conseil a considéré comme anticoncurrentielle une pratique de couplage de la Lyonnaise des eaux, consistant à offrir au Syndicat du Nord-Est de lEssonne (NEE) un prix de vente en gros de leau en cas de fourniture seule supérieur de 17 % au prix consenti dans sa proposition globale « fourniture + distribution ». Ce couplage visait manifestement à handicaper toute offre concurrente sur la partie distribution puisquelle permettait à la Lyonnaise de se réserver, de manière discriminatoire, un prix inférieur à celui de son offre dissociée de vente en gros.
Le Conseil a également sanctionné le comportement du Syndicat des eaux dÎle-de-France, lequel était intervenu afin dentraver la finalisation dun contrat de fourniture deau entre lun de ses principaux clients, la Semmaris (société gérant le Marché dintérêt national de Rungis), et son concurrent, la Société anonyme de gestion des eaux de Paris (Sagep), qui lui proposait un prix de gros plus faible de 22,5 %.
À loccasion de cette décision, le Conseil de la concurrence attire lattention des collectivités sur limportance dintroduire une réelle concurrence sur le marché amont de la fourniture deau. Il a notamment rappelé que les communes ont un rôle particulier à jouer pour introduire davantage de concurrence sur le marché de la fourniture et du transport de leau et quelles ont la possibilité de dissocier désormais le marché de la fourniture deau de celui de sa distribution, lors de la remise en concurrence des délégations de service public de distribution deau.
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