Le Cevipof lance sa troisième enquête sur l'état d'esprit des maires
Le Cevipof (Centre de recherche politique de Sciences Po) a lancé mi-octobre la troisième édition de son enquête sur les maires, traditionnellement présentée fin novembre au moment du Congrès des maires. Cette enquête, menée en partenariat avec l’AMF, a pour but de dresser le portrait et d’explorer l’état d’esprit des maires, « pour comprendre l’évolution de la représentation politique au niveau local ».
Pour Martial Foucault, directeur du Cevipof interrogé hier par Maire info, il s’agit de « poursuivre le travail de compréhension des conditions de travail des maires et de leur état d’esprit face à leur mandat – de tracer, en quelque sorte, la sociologie de cette fonction ».
L’enquête de cette année prendra un relief particulier du fait qu’il s’agit de la première année de mandat, et qu’environ 40 % des postes de maires ont été renouvelés. « Nous allons pouvoir comparer l’état d’esprit des nouveaux maires par rapport à ceux qui font leur deuxième ou troisième mandat », explique Martial Foucault. La crise épidémique sera aussi, naturellement, au centre de cette enquête, avec cette particularité que certains nouveaux maires, élus le 15 mars, n’ont pris leur fonction que plusieurs mois plus tard. « Comment ont-ils vécu cette situation ? », se demande le directeur du Cevipof, qui s’interroge également sur la relation entre les maires et l’État pendant la crise. « La relation ‘’maire-préfet’’ a été fortement mise en avant par l’exécutif. Est-ce une réalité, ou a-t-elle été magnifiée ? Quelles ont été les relations des maires, pendant la crise, avec les services déconcentrés de l’État, les agences de santé, les recteurs d’académie ? Quelles ont été les relations entre communes et intercommunalités ? En un mot, est-ce que les maires ont, ou non, eu l’impression de se retrouver seuls ? ». Autant de questions auxquelles le Cevipof espère, à travers cette enquête, pouvoir donner des réponses.
Focus sur les agressions
Autre focus de cette troisième édition de l’enquête : les violences (physiques ou symboliques) contre les élus. Au moment où l’AMF lance son « Observatoire des agressions envers les élus » (lire Maire info du 6 octobre 2020) , le Cevipof veut également mieux comprendre « la nature de ces violences, et en particulier des violences non physiques – les injures, les violences sur les réseaux sociaux. Au passage, nous nous intéressons aussi au rapport des élus avec ces fameux réseaux sociaux, les utilisent-ils, y sont-ils actifs ? »
Les précédentes enquêtes du Cevipof ont pu s’appuyer sur un nombre de réponses très élevé pour ce type d’enquête (autour de 15 %, soit presque 5 000 répondants). « L’analyse de ces résultats permettra de mettre en évidence les problèmes que rencontrent les maires selon les strates de population auxquelles appartiennent leur commune, poursuit Martial Foucault. Cela permettra notamment aux maires de s’apercevoir que d’autres rencontrent les mêmes difficultés qu’eux, sans qu’il s’agisse forcément de points qui font la une de l’actualité. » Le Cevipof a adressé son questionnaire à tous les maires, et son directeur encourage chacun à prendre un peu de temps pour répondre : « C’est toujours intéressant d’avoir un moment de réflexion sur sa fonction, en prenant du recul : qu’est-ce que j’ai déjà fait ? comment je projette l’avenir ? ».
Résultats de l’enquête attendus autour du 26 novembre.
F.L.
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