Édition du mercredi 30 juillet 2003
Le budget 2004 devrait supprimer entre 3 000 et 5 000 postes de fonctionnaires d'Etat et non 30 000 comme envisagé un temps
Le budget 2004, dont les lettres-plafond partiront cette semaine, devrait supprimer entre 3 000 et 5 000 postes de fonctionnaires dEtat, soit moins que les 30 000 envisagés un temps, l'Education devant être plutôt préservée et le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux ne touchant peut-être que Bercy, selon des sources concordantes. "De 3 000 à 5 000 postes supprimés, ce sont les chiffres qui circulent entre ministères et, grosso modo, ce n'est pas faux", même si "le chiffre final n'a pas encore été arrêté", a annoncé mardi à l'AFP une source proche du dossier.
"Le chiffre de 5 000 qui circule actuellement -mais qui n'est pas un chiffre officiel- me semble une bonne estimation", a déclaré au Figaro l'économiste Christian de Boissieu, nommé en janvier par Jean-Pierre Raffarin à la tête du Conseil d'analyse économique (CAE).
Le gouvernement sera donc loin de "l'hypothèse de travail" retenue un temps par Matignon, et en tout cas clairement affichée par le ministre de l'Economie Francis Mer et celui du Budget Alain Lambert, de ne pas remplacer l'an prochain un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, soit 30 000 au total.
Cette barre symbolique sera bien atteinte au ministère des Finances, qui entend donner l'exemple. Bercy a en effet obtenu le non remplacement de la moitié de ses fonctionnaires retraités en 2004, soit environ 2 000.
"Les engagements que nous avons pris seront tenus. Nous avons négocié et obtenu le non remplacement d'un fonctionnaire de Bercy sur deux, soit un peu plus de 2 000", a-t-on affirmé de source proche du ministère.
"Les gains de productivité dégagés par l'informatisation" de certaines procédures, notamment à la Direction des impôts, permettent "de tenir cet engagement", a-t-on expliqué. "On a décidé d'engager ce mouvement sur plusieurs années. On aimerait que ce soit incitatif" pour les autres ministères, a-t-on ajouté.
Mais dès lors que Jean-Pierre Raffarin avait déclaré jeudi que l'Education, la Recherche et la Culture figureraient parmi les priorités pour 2004 avec les ministères "régaliens" (Défense, Intérieur, Justice), il était peu probable que l'hypothèse +un sur deux+ soit tenue pour l'ensemble du budget.
Avec 1,3 million de fonctionnaires, l'Education nationale est en effet et de loin le plus gros employeur de l'Etat. Selon une source proche de Matignon, il a été décidé qu'aucun poste d'enseignant ne serait supprimé l'an prochain et que les crédits alloués à l'Education progresseraient de l'ordre de 2 à 3 %. Même si le nombre de postes administratifs devrait baisser "d'un millier environ", le gouvernement cherche à apaiser la grogne des syndicats enseignants dans la perspective de la rentrée. Face à une croissance atone, d'autres ministères devraient donc se serrer la ceinture si le Premier ministre maintient son objectif de "croissance zéro" des dépenses totales de l'Etat, fixé dans la lettre de cadrage budgétaire en mai.
Outre à Bercy, les effectifs pourraient être "sensiblement réduits" à l'Equipement et à l'Industrie, pense Christian de Boissieu.
Le budget 2003 avait fait figure de ballon d'essai pour une première baisse nette des effectifs civils de l'Etat de 1 089 postes. Ce solde recouvrait environ 1 350 suppressions à Bercy et 3 400 dans l'Education, mais la création de 1 800 postes à l'Intérieur et 1 900 à la Justice.c=http://w
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