Édition du vendredi 9 décembre 2016
Laïcité : Annick Girardin souhaite une formation pour tous les fonctionnaires et des « référents »
Pour ne pas laisser dans « l’angoisse » les fonctionnaires, tous les agents recevront « à leur arrivée » une formation au respect de la laïcité et un « référent » de « proximité » sera joignable pour répondre à toute question, a annoncé aujourd'hui la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin.
Invitée de RMC, la ministre a explicité son intention de mettre en œuvre « immédiatement » six des vingt propositions de la commission dite laïcité mise en place au printemps, dont le rapport a été rendu public aujourd’hui.
Elle a notamment cité la préconisation d’une formation initiale obligatoire « à tous les niveaux pour tous les fonctionnaires », en « faisant des cas pratiques, en rappelant la loi ». « Je souhaite qu’il y ait un référent laïcité dans toutes les administrations, qui puisse être joignable, de proximité » pour que quand un agent « a une question », il ait « tout de suite une réponse ». Cet « accompagnement, c’est essentiel » car « les agents sur le terrain me disent soit on a personne, soit on a contre-ordre », a-t-elle ajouté.
La laïcité est « bien appliquée dans la fonction publique et ne pose pas, en règle générale, de problème » mais le « ressenti » des agents est « assez négatif », ils « connaissent un certain nombre d’angoisses, un sentiment d’abandon », affirme Annick Girardin.
La ministre a cité quelques exemples à l’appui : « à la piscine, la demande d’un couloir spécifique pour une femme, à l’hôpital qu’un enfant garde la kippa alors qu’il va rentrer en salle chirurgicale » ou encore « un agent public qui vient travailler avec deux énormes boucles d’oreilles en forme de croix ».
Face à ces expressions religieuses, « d’abord il y a le droit » et puis « le bon fonctionnement du service, tous les sujets médicaux, la survie du patient ou les questions d’hygiène et sécurité », a-t-elle dit.
Dans son rapport, la commission présidée par Émile Zucharelli, ancien ministre de la Fonction publique, écrit que « le nombre de situations problématiques liées à l’application du principe de laïcité reste faible dans la plupart des structures publiques ».
« Les agents font état, dans une grande majorité, d’une difficulté – vécue ou appréhendée – liée à l’application de la laïcité », souligne le texte. La « difficulté » vient du « manque de formation qui alimente une peur de ne pas savoir comment réagir en cas de problème » et « une crainte de ne pas être soutenu par leur hiérarchie ».
Le rapport pointe notamment le fait que « lorsqu’un agent entend faire respecter les règles découlant du principe de laïcité, il peut parfois lui être reproché d’adopter une attitude discriminatoire à l’égard des personnes concernées (qu’il s’agisse d’ailleurs d’agents ou d’usagers) ».
La commission suggère une « formation initiale obligatoire », l’installation de « référents » et un « portail internet commun » aux trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) sur le sujet.
Elle propose également la mise en place d’un « baromètre » afin de « quantifier les difficultés » des agents sur le terrain et les analyser.
Rappelons que le CNFPT a signé un partenariat avec le ministère de la Ville et le Commissariat général à l'égalité des territoires qui a débouché sur un plan national de formation des agents territoriaux sur ces questions de laïcité.
Pour accompagner le secteur privé, le gouvernement avait déjà présenté le mois dernier un « guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées », énonçant sous forme de 39 questions-réponses les principes de base. (Avec AFP)
Télécharger le rapport.
Invitée de RMC, la ministre a explicité son intention de mettre en œuvre « immédiatement » six des vingt propositions de la commission dite laïcité mise en place au printemps, dont le rapport a été rendu public aujourd’hui.
Elle a notamment cité la préconisation d’une formation initiale obligatoire « à tous les niveaux pour tous les fonctionnaires », en « faisant des cas pratiques, en rappelant la loi ». « Je souhaite qu’il y ait un référent laïcité dans toutes les administrations, qui puisse être joignable, de proximité » pour que quand un agent « a une question », il ait « tout de suite une réponse ». Cet « accompagnement, c’est essentiel » car « les agents sur le terrain me disent soit on a personne, soit on a contre-ordre », a-t-elle ajouté.
La laïcité est « bien appliquée dans la fonction publique et ne pose pas, en règle générale, de problème » mais le « ressenti » des agents est « assez négatif », ils « connaissent un certain nombre d’angoisses, un sentiment d’abandon », affirme Annick Girardin.
La ministre a cité quelques exemples à l’appui : « à la piscine, la demande d’un couloir spécifique pour une femme, à l’hôpital qu’un enfant garde la kippa alors qu’il va rentrer en salle chirurgicale » ou encore « un agent public qui vient travailler avec deux énormes boucles d’oreilles en forme de croix ».
Face à ces expressions religieuses, « d’abord il y a le droit » et puis « le bon fonctionnement du service, tous les sujets médicaux, la survie du patient ou les questions d’hygiène et sécurité », a-t-elle dit.
Dans son rapport, la commission présidée par Émile Zucharelli, ancien ministre de la Fonction publique, écrit que « le nombre de situations problématiques liées à l’application du principe de laïcité reste faible dans la plupart des structures publiques ».
« Les agents font état, dans une grande majorité, d’une difficulté – vécue ou appréhendée – liée à l’application de la laïcité », souligne le texte. La « difficulté » vient du « manque de formation qui alimente une peur de ne pas savoir comment réagir en cas de problème » et « une crainte de ne pas être soutenu par leur hiérarchie ».
Le rapport pointe notamment le fait que « lorsqu’un agent entend faire respecter les règles découlant du principe de laïcité, il peut parfois lui être reproché d’adopter une attitude discriminatoire à l’égard des personnes concernées (qu’il s’agisse d’ailleurs d’agents ou d’usagers) ».
La commission suggère une « formation initiale obligatoire », l’installation de « référents » et un « portail internet commun » aux trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) sur le sujet.
Elle propose également la mise en place d’un « baromètre » afin de « quantifier les difficultés » des agents sur le terrain et les analyser.
Rappelons que le CNFPT a signé un partenariat avec le ministère de la Ville et le Commissariat général à l'égalité des territoires qui a débouché sur un plan national de formation des agents territoriaux sur ces questions de laïcité.
Pour accompagner le secteur privé, le gouvernement avait déjà présenté le mois dernier un « guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées », énonçant sous forme de 39 questions-réponses les principes de base. (Avec AFP)
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