Édition du mardi 3 novembre 2015
La voiture, davantage utilisée pour aller travailler qu'il y a vingt ans
La Dares – le pôle « statistiques » du ministère du Travail – a publié hier une étude sur les déplacements domicile-travail. Parmi les nombreux chiffres délivrés, l’un d’eux déçoit, en cela qu’il illustre un certain échec des politiques de mobilité : les salariés français prennent moins les transports en commun que dans les années 1990 pour se rendre au travail.
De façon générale, cette étude – qui concerne l’année 2010 – montre que tous les indicateurs sont en recul, par rapport à l’étude précédente, datant de 1998. En particulier, les temps de trajet s’allongent notablement : ils se sont accrus de 10 minutes par jour en moyenne. « En 2010, note la Dares, les Français en emploi ont consacré une moyenne de 50 minutes par jour travaillé pour aller et revenir de leur domicile à leur lieu de travail », contre 40 minutes, donc, en 1998. Cette moyenne cache de grandes disparités : c’est autour de Paris que les temps de trajet sont les plus longs (68 minutes par jour), ainsi que dans la couronne des grands pôles urbains (57 minutes). À l’inverse, c’est dans les communes isolées (37 minutes) et les petits pôles urbains (35 minutes) qu’ils sont les plus rapides.
Autre indicateur, allant dans le même sens : la proportion de salariés qui effectuent un trajet court (moins de 15 minutes aller-retour) a diminué de 4 points en douze ans, tandis qu’à l’inverse, le nombre de salariés mettant plus d’une heure et demie pour aller et revenir du travail a augmenté de la même proportion (passant de 12 à 16 %).
Même si l’étude ne discute pas des causes de cette évolution, on ne peut que mettre celle-ci sur le compte du chômage et de l’obligation qu’ont aujourd’hui les salariés d’accepter des emplois plus éloignés de leur domicile que par le passé. La flambée des loyers est certainement, aussi, un facteur important, puisqu’elle pousse les ménages à s’éloigner des centres-villes.
L’éloignement accru du lieu de travail par rapport au domicile a des conséquences, souligne la Dares, sur les modes de vie. Par exemple, le nombre de salariés qui déclarent revenir à leur domicile à midi pour déjeuner est logiquement en baisse (32 % contre 41 % en 1998). Et encore, cette moyenne est tirée vers le haut par la seule catégorie de salariés qui rentre très majoritairement (à 69 %) à son domicile en milieu de journée : ceux qui travaillent en « horaires fragmentés » – par exemple les employés de ménage qui nettoient les bureaux très tôt le matin, puis après 18 h.
L’autre information notable de cette étude est donc la diminution de la part des salariés qui se rendent au travail en transports collectifs. Elle passe de 15 % en 1998 à 11 % aujourd’hui. Conséquence, probablement, de l’éloignement des lieux de travail, le nombre de salariés allant au travail à pied s’effondre, lui, de dix points (de 17 à 7 %). Seule la ville de Paris et les « grands pôles urbains », précise la Dares, voient l’usage de la voiture reculer au profit des transports en commun. Voilà qui confirme, une fois encore, que si les transports collectifs sont une bonne alternative dans les grandes villes, qui bénéficient d’un réseau correctement maillé, les transports en commun restent insuffisants en banlieue pour décider les salariés à abandonner la voiture. Sans parler des zones rurales, où la voiture reste un mode de transport quasiment exclusif. Quoi de surprenant, lorsque l’on sait que dans certains départements, comme l’Ardèche, il n’existe plus à ce jour une seule gare de la SNCF ?
La seule donnée en apparence encourageante de cette étude est le fait que le nombre de salariés avouant se sentir « fatigués » ou « très fatigués » du fait de leur trajet domicile-travail est en léger recul. Mais en apparence seulement : car ce recul s’explique par le fait que les salariés, bien plus qu’avant, sont aujourd’hui davantage éprouvés par le rythme du travail (60 % contre 49 % en 1998). Ce n’est donc pas que les trajets sont devenus moins fatigants, mais que le travail l’est devenu davantage.
Télécharger l’étude de la Dares.
De façon générale, cette étude – qui concerne l’année 2010 – montre que tous les indicateurs sont en recul, par rapport à l’étude précédente, datant de 1998. En particulier, les temps de trajet s’allongent notablement : ils se sont accrus de 10 minutes par jour en moyenne. « En 2010, note la Dares, les Français en emploi ont consacré une moyenne de 50 minutes par jour travaillé pour aller et revenir de leur domicile à leur lieu de travail », contre 40 minutes, donc, en 1998. Cette moyenne cache de grandes disparités : c’est autour de Paris que les temps de trajet sont les plus longs (68 minutes par jour), ainsi que dans la couronne des grands pôles urbains (57 minutes). À l’inverse, c’est dans les communes isolées (37 minutes) et les petits pôles urbains (35 minutes) qu’ils sont les plus rapides.
Autre indicateur, allant dans le même sens : la proportion de salariés qui effectuent un trajet court (moins de 15 minutes aller-retour) a diminué de 4 points en douze ans, tandis qu’à l’inverse, le nombre de salariés mettant plus d’une heure et demie pour aller et revenir du travail a augmenté de la même proportion (passant de 12 à 16 %).
Même si l’étude ne discute pas des causes de cette évolution, on ne peut que mettre celle-ci sur le compte du chômage et de l’obligation qu’ont aujourd’hui les salariés d’accepter des emplois plus éloignés de leur domicile que par le passé. La flambée des loyers est certainement, aussi, un facteur important, puisqu’elle pousse les ménages à s’éloigner des centres-villes.
L’éloignement accru du lieu de travail par rapport au domicile a des conséquences, souligne la Dares, sur les modes de vie. Par exemple, le nombre de salariés qui déclarent revenir à leur domicile à midi pour déjeuner est logiquement en baisse (32 % contre 41 % en 1998). Et encore, cette moyenne est tirée vers le haut par la seule catégorie de salariés qui rentre très majoritairement (à 69 %) à son domicile en milieu de journée : ceux qui travaillent en « horaires fragmentés » – par exemple les employés de ménage qui nettoient les bureaux très tôt le matin, puis après 18 h.
L’autre information notable de cette étude est donc la diminution de la part des salariés qui se rendent au travail en transports collectifs. Elle passe de 15 % en 1998 à 11 % aujourd’hui. Conséquence, probablement, de l’éloignement des lieux de travail, le nombre de salariés allant au travail à pied s’effondre, lui, de dix points (de 17 à 7 %). Seule la ville de Paris et les « grands pôles urbains », précise la Dares, voient l’usage de la voiture reculer au profit des transports en commun. Voilà qui confirme, une fois encore, que si les transports collectifs sont une bonne alternative dans les grandes villes, qui bénéficient d’un réseau correctement maillé, les transports en commun restent insuffisants en banlieue pour décider les salariés à abandonner la voiture. Sans parler des zones rurales, où la voiture reste un mode de transport quasiment exclusif. Quoi de surprenant, lorsque l’on sait que dans certains départements, comme l’Ardèche, il n’existe plus à ce jour une seule gare de la SNCF ?
La seule donnée en apparence encourageante de cette étude est le fait que le nombre de salariés avouant se sentir « fatigués » ou « très fatigués » du fait de leur trajet domicile-travail est en léger recul. Mais en apparence seulement : car ce recul s’explique par le fait que les salariés, bien plus qu’avant, sont aujourd’hui davantage éprouvés par le rythme du travail (60 % contre 49 % en 1998). Ce n’est donc pas que les trajets sont devenus moins fatigants, mais que le travail l’est devenu davantage.
F.L.
Télécharger l’étude de la Dares.
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