Édition du mardi 5 septembre 2006
La petite ville qui veut devenir la «vallée du silicium»
Château-Arnoux-Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence) se prend à rêver de devenir la «vallée du silicium», où se développerait une filière française de l'énergie solaire. Cette ville de 5.000 habitants, surplombant la Durance, est le «site préféré», mais pas encore définitif, du consortium constitué par la société française Photon Power Technologies (PPT), le groupe néerlandais de fourniture d'énergie Econcern et la start-up norvégienne Norsun. Deux sites concurrents sont aussi à l'étude en Allemagne et en Norvège. «Cette usine sera la première au monde exclusivement dédiée à la production de silicium polycristallin pour l'industrie de l'énergie photovoltaïque» qui fabrique des panneaux solaires, explique Franck Wouters, directeur du développement d'Econcern. Elle se positionnerait dans un marché «qui connaît une progression de plus de 30% par an depuis 1994 et qui n'est freiné que par un manque d'approvisionnement en silicium», fait valoir Philippe Veyan, PDG de PPT.
La vallée de la Durance, où se situe Saint-Auban, a inscrit dans sa charte l'idée d'une «vallée des énergies renouvelables», rappellent des élus locaux. «On est en pole position mais on n'a pas encore gagné cette usine», estime Jean-Louis Bianco, président socialiste du conseil général. «Ce serait une très bonne chose qui viendrait compenser les 350 licenciements», se réjouit José Escanez, maire de Château-Arnoux-Saint-Auban. La commune s'est développée autour de l'usine chimique AFC implantée en 1916, reprise par Pechiney, devenu Péchiney-Saint-Gobain, Atokem, Elf, puis Atofina et enfin Arkema au gré des ventes et des fusions-acquisitions. L'ex-filiale de Total reste le premier employeur et la principale source de taxe professionnelle (83,5%). Le projet présenté cette semaine à Digne représente un investissement de 250 millions d'euros et pourrait créer 250 emplois d'ici à 2008, une aubaine pour ce site industriel où Arkema, ex-filiale de Total, a justement supprimé 350 postes sur les 713 de son usine chimique en 2005.
La décision finale dépendra «du niveau de subventions publiques, du prix de l'électricité - un poste qui pèse à hauteur de 20% dans les coûts de production - et de la rapidité d'obtention des autorisations» pour les permis de construire et d'exploiter, a précisé le PDG d'Econcern, Ad Van Wijk.
Aides et subventions font l'objet d'intenses discussions entre le ministère de l'Industrie et les collectivités locales, le consortium souhaitant qu'elles représentent près d'un tiers de l'investissement.c=http://www.updatead.
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