Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 29 janvier 2007
Éducation

La lutte contre l'obésité passe par la cantine scolaire, estiment les professionnels de la restauration collective

La lutte toujours plus pressante contre l'obésité en Europe passe par l'école et la question de l'éducation alimentaire, ont estimé à Lyon les participants à un colloque organisé lors du 13e Salon international de la restauration, de l'hôtellerie et de l'alimentation (Sirha). Mais le milieu scolaire, qui s'interroge toujours sur les meilleures actions à initier, doit aussi être soutenu dans sa tâche par les autres acteurs de l'alimentation des jeunes, notamment les parents. Le danger représenté par l'obésité est «particulièrement repérable dans les populations d'enfants et d'adolescents: dans l'Europe de 2006, un enfant sur cinq est obèse ou en surpoids», ont constaté mardi en préambule les organisateurs du colloque intitulé «la lutte contre l'obésité passe-t-elle par l'école?». Parmi les huit intervenants, un consensus s'est vite dégagé pour répondre par l'affirmative. «A l'école, on doit apprendre à manger comme on apprend à lire», déclare Christophe Hébert, président de l'Association nationale des directeurs de restauration municipale (ANDRM). Les points de vue se font plus divergents quant aux moyens de mener à bien cette mission. «Les adolescents sont de plus en plus perdus, ils ne savent plus quoi consommer», relève le Dr Dominique Cassuto pour qui l'école à «un rôle évident d'information». «Il existe un manque d'interventions de professionnels dans le milieu scolaire», juge Claude Bouchet, directeur du Comité Rhône-Alpes d'éducation à la santé (CRAES). «Le point essentiel c'est le taux d'encadrement, la présence de personnels formés en cantine aux côtés des enfants», estime M. Hébert. Pour certains, ces démarches informatives sont insuffisantes. «On peut arriver à faire passer un message mais encore faut-il que cela aboutisse à une modification réelle du comportement alimentaire», note Louis Orenga, directeur du Centre d'information des viandes (CIV). Selon lui, il y a toute une éducation gustative à refaire: «La diversité disparaît dans les foyers, la palette de goûts s'appauvrit. En cantine, il faut développer l'apprentissage du goût avec des plats en sauce équilibrés». Certaines solutions suggérées pour favoriser des changements de comportement sont surprenantes, notamment en matière de consommation de fruits et légumes. «Des tests ont démontré l'aversion des enfants pour la couleur verte. Pour un même produit, mieux vaut proposer du rouge», comme par exemple pour des pommes, signale Laurence Bonneveau, responsable nutrition d'une marque dédiée aux professionnels de la restauration. La majorité est favorable à la suppression de la collation de 10H00 afin que l'enfant ne «saute pas» le déjeuner avant de se déchaîner sur le goûter. Tous s'accordent enfin sur un point: «l'école est un acteur majeur de l'éducation alimentaire mais pas le seul. Les parents ne doivent pas démissionner pour autant», clame Sophie Treppoz, pédiatre et responsable du programme Epode («Ensemble prévenons l'obésité des enfants»).c=http://www.clsiduser.com

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