Édition du mercredi 22 octobre 2008
La loi «Grenelle 1» implique largement les collectivités locales dans ses nombreux objectifs
La loi «Grenelle 1» a été votée hier 21 octobre lors de sa première lecture à l'Assemblée nationale à la quasi-unanimité. Au final, le texte, modifié par quelque 350 amendements, a été adopté par 526 voix contre 4.
Aux voix de la majorité, sont venues s'ajouter celles des socialistes qui avaient annoncé à la mi-journée qu'ils voteraient le texte «à l'unanimité». De leur côté cependant, trois des quatre députés Verts se sont abstenus tandis que leur collègue François de Rugy devrait voter pour le texte. Les députés communistes se sont abstenus.
Le projet de loi «Grenelle 1» est une loi d'orientation, censée reprendre les grandes lignes du Grenelle de lenvironnement avant le texte «Grenelle 2» qui, lui, fixera la mise en uvre pratique. Le débat parlementaire de ces derniers jours a été plus long que prévu et âpre mais loin de la cacophonie qui avait marqué par exemple le débat sur les OGM.
Le texte prévoit plusieurs mesures dorientation impliquant étroitement les collectivités territoriales.
Le texte (article 7) fixe des «objectifs» au droit de lurbanisme comme: «(
) II- b) Lutter contre létalement urbain et la déperdition dénergie, ainsi que permettre la revitalisation des centres-villes, les collectivités territoriales disposant désormais, ou étant dotées dans lannée qui suit ladoption de la présente loi, doutils leur permettant en particulier de conditionner la création de nouveaux quartiers, dopérations daménagement à dominante dhabitat ou de bureaux à la création ou au renforcement correspondant des infrastructures de transport, ainsi que de prescrire, dans certaines zones, des seuils minimaux de densité ou des performances énergétiques supérieures à la réglementation;
c) Concevoir lurbanisme de façon globale en harmonisant les documents dorientation et les documents de planification établis à léchelle de lagglomération; (
)»
Le texte prévoit aussi que lÉtat «encouragera la réalisation, par les collectivités territoriales, dopérations exemplaires daménagement durable des territoires. Il mettra en uvre un plan daction pour inciter les collectivités territoriales, notamment celles qui disposent dun programme significatif de développement de lhabitat, à réaliser des éco-quartiers avant 2012, en fournissant à ces collectivités des référentiels et une assistance technique pour la conception et la réalisation des projets.»
Il «encouragera la réalisation, par des agglomérations volontaires, de programmes globaux dinnovation énergétique, architecturale, paysagère et sociale, en continuité avec le bâti existant, qui intégreront dans leurs objectifs la préservation et la rénovation du patrimoine existant, le développement des transports en commun et des modes de déplacement économes en énergie, la prise en compte des enjeux économiques et sociaux, la réduction de la consommation despace et la réalisation de plusieurs éco-quartiers.» On note aussi quun «plan pour restaurer la nature en ville sera préparé pour lannée 2009.»
Autre disposition à noter: les députés ont adopté une disposition prévoyant que les ménages paieront en fonction de la quantité de déchets produits, en introduisant le principe de pollueur-payeur à la collecte des ordures ménagères (voir ci-dessous nos infos du 20/10/2008). Mais la contrainte est faible: le texte adopté prévoit la création d'«un cadre législatif permettant linstauration par les collectivités territoriales compétentes dune tarification incitative pour le financement de lélimination des déchets des ménages et assimilés. La redevance denlèvement des ordures ménagère et la taxe denlèvement des ordures ménagères devront intégrer, dans un délai de dix ans, une part variable pouvant prendre en compte le poids des déchets et leur nature.»
Dans le domaine des transports, on relève que, «dans les communes ou établissements publics de coopération intercommunale qui ont compétence dorganisation du transport collectif, la participation pour voirie et réseaux pourra être étendue au financement de ces modes de transport» (art. 8bis nouveau). LÉtat devra «évalue(r) lopportunité dinscrire les projets dinfra-structures à réaliser dans le cadre du schéma national des infrastructures de transport» collectif, «au regard», notamment, «de lamélioration de la desserte des agglomérations enclavées, des zones rurales et du maillage du territoire dans une perspective daménagement du territoire; (
)».
Pour accéder à l'intégralité du texte adopté par les députés, voir lien ci-dessous.
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