Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 17 juin 2024
Aménagement numérique du territoire

La lente progression des déploiements et des abonnements à la fibre

L'Arcep a publié les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit. Le rythme global des déploiements FttH chute mais davantage de Français sont abonnés à la fibre.

Par Lucile Bonnin

Les nouveaux résultats de suivi du marché des services fixes à haut et très hauts débits publiés par l’Arcep confirment une chose : le déploiement de la fibre en France connaît un véritable ralentissement et les abonnements en fibre progressent timidement. 

Selon le gendarme des télécoms, au premier trimestre 2024, le rythme de progression du nombre d’abonnements en fibre optique (+ 810 000) dépasse celui des déploiements (+ 680 000 locaux). Ces constatations montrent que beaucoup reste à faire avant 2030, date à laquelle est prévue la disparition complète du réseau cuivré ADSL.

5,5 millions de locaux restent à rendre raccordables

Côté déploiements, l’Arcep indique qu’au 31 mars 2024, parmi les 44,2 millions de locaux recensés par les opérateurs sur le territoire national, 38,7 millions sont raccordables à la fibre optique et 5,5 millions restent à rendre raccordables. À la fin de l’année 2023, 84 % des locaux du territoire national étaient raccordables. Aujourd’hui, l’Arcep en recense 87 %. 

La couverture en fibre progresse donc, mais cela ne représente pour le premier trimestre 2024 que 680 000 locaux supplémentaires rendus raccordables au FttH, « soit 19 % de moins que le premier trimestre de l’année dernière ». 

Par ailleurs on remarque que dans les plus grandes villes, les déploiements de la fibre continuent de ralentir fortement. Pendant les trois premiers mois de 2024, les opérateurs ont raccordé 40 000 locaux dans les zones très denses et 140 000 dans les zones d’initiative privée (Amii). Le rythme de progression de ces déploiements est insuffisant. À titre de comparaison, 460 000 locaux ont été rendus raccordables dans les zones moins denses par les Réseaux d’initiative publique durant la même période. 

Ces retards de déploiements s’expliquent en partie par le fait que les raccordements restants sont complexes et donc plus coûteux, plus longs et plus difficiles à déployer (lire Maire info du 29 mai). Rappelons que pour pallier ces retards, Orange a pris des engagements en novembre dernier de couverture en zone AMII et ZTD. Si ces engagements sont respectés, ils « permettraient d’atteindre 98 % [de couverture fibre] en 2025 », selon l’Observatoire de la transition numérique des territoires. 

Orange s’est engagé d’ici fin 2024 à rattraper le retard dans les 55 EPCI dans lesquels les taux de raccordement sont les plus en retrait et en particulier ceux dans lesquels les taux de raccordement sont inférieurs à 85 % (lire Maire info du 13 mars). Cela concerne donc environ 140 000 locaux dans la zone Amii (Appels à manifestation d’intention d’investissement). L’Arcep observe qu’en ce début d’année environ 90 % des locaux des communes des zones Amii sur lesquelles Orange s’est engagé sont raccordables.

69 % des abonnements internet sont en fibre optique

Pour les abonnements internet en fibre optique, le constat est différent. « Le nombre d’abonnements en fibre optique atteint 22,2 millions »  et « représente près de 70 % du nombre total d’abonnements internet à haut et très haut débit ». 

Il faut cependant souligner que si le rythme de croissance du nombre d’abonnements en fibre optique demeure globalement soutenu, 810 000 nouveaux abonnements fibre ont été recensés au premier trimestre 2024 contre 895 000 au premier trimestre 2023.

Ce qui pose question c’est que, alors que 38,7 millions de locaux sont raccordables aujourd’hui à la fibre optique, le nombre d’abonnements à la fibre est bien moindre puisqu’il est de 22,2 millions. À quoi correspondent ces écarts entre le nombre de locaux rendus raccordables et le nombre d’abonnements fibre effectivement contractés ? 7,5 millions d’abonnements au haut débit sont encore actifs et même si ce nombre diminue d’année en année il le fait « à un rythme un peu plus modéré au premier trimestre 2024 (- 620 000 abonnements, contre - 665 000 au premier trimestre 2023) ». La transition de l’ADSL vers la fibre va être un vrai sujet pour les maires dans les communes qui vont devoir rappeler aux habitants qu’à partir de 2030 (voire avant), ce sera la fin de l’ADSL. 
 

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