Édition du jeudi 27 septembre 2007
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France veut «sauver le secours à personnes»
L'organisation du secours aux victimes est «à bout de souffle», alerte la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France qui avance des propositions lors de son 114e congrès, qui se tient depuis hier jusquà samedi à Clermont-Ferrand.
La Fédération (FNSPF) propose un «Manifeste», intitulé «Sauver le secours à personnes», un document de 45 pages qui dresse un tableau plutôt alarmant des dysfonctionnements et avance des idées pour mettre le système français au niveau de la plupart de ses voisins européens.
Le président de la République clôturera le congrès samedi. La ministre de tutelle, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), sera présente également le même jour.
Le secours à personnes a représenté 2,8 millions d'interventions en 2006 (+180% en 13 ans), soit 70% des sorties des 252.400 pompiers, une proportion qui ne cesse d'augmenter.
Cette tendance s'inscrit dans un contexte de demande de soins accrue d'une population vieillissante, doublée d'une diminution du nombre de médecins disponibles et assurant des gardes: l'effet de ciseau joue à plein et se conjugue avec des tensions sur le terrain entre Samu (les «blancs», le «15») et les pompiers (les «rouges», le «18»).
Temps de réponse au téléphone, délai d'intervention, répartition des tâches: les pays anglo-saxons et germaniques ont tout écrit noir sur blanc depuis longtemps. «Il manque dans notre pays un cadre précis qui définisse ce que l'on attend d'un service public et qui permette qu'on applique des règles!», a expliqué le colonel Jean-François Schmauch, auteur d'une thèse comparative de différents systèmes de secours.
Par exemple, «dans une ville comme Hambourg, il faut que chaque citoyen ait une ambulance en 5 minutes, les décideurs s'organisent ensuite comme ils le veulent pour répondre à ce cahier des charges», a-t-il détaillé.
Forts de leur maillage territorial (8.100 centres), de 10.000 infirmiers et médecins, de compétences d'intervention dans des conditions difficiles (désincarcération, montagne, gouffre, etc.) et d'une «culture de la crise», les sapeurs-pompiers revendiquent de former «la colonne vertébrale» des secours, qu'il est impératif de simplifier.
Le numéro d'appel européen 112 pourrait devenir le seul numéro de secours, déclenchant automatiquement l'envoi des pompiers si le motif est urgent ou semble l'être. «Le doute doit bénéficier à la victime», insiste la Fédération.
Il faut pouvoir déclencher les secours les plus proches et hormis leur maillage terrestre, les pompiers recommandent d'augmenter le nombre d'hélicoptères (la France en a 66 quand l'Allemagne en dispose de 87 dont 25 peuvent voler de nuit) afin qu'aucun ne soit à plus de 20 minutes de vol de son voisin.
Une fois au chevet de la victime, les pompiers estiment être les mieux placés pour adapter le dispositif, sans avoir à faire de rapport au «15»: les secouristes pourront être renforcés par un infirmier voire un médecin, mais pas tout le temps. «Il est essentiel de ne jamais oublier que 5% des interventions seulement nécessitent une médicalisation».
La sécurité des personnes étant une mission régalienne, les autorités de tutelle sont invitées «à se saisir du dossier».c=http://www.updatead.com/b
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