L'Anett formule des propositions en faveur des territoires touristiques
Par Lucile Bonnin
Le tourisme est un enjeu majeur pour l’économie et le dynamisme des territoires. La France est particulièrement attractive puisqu’elle est « la première destination touristique mondiale » avec « 90 millions de touristes chaque année » . Ce secteur représente d’ailleurs 8 % du PIB et plus de 2 millions d’emplois.
Mais la crise sanitaire est passée par là. Un rapport publié par l’Onu et l’Organisation mondiale du tourisme en juin dernier estime que le PIB mondial pourrait perdre plus de 4 000 milliards de dollars sur les années 2020-2021 par rapport au niveau de 2019.
En cette période pré-électorale, l’Anett propose un « Manifeste pour le tourisme » qui contient 10 propositions pour relancer durablement le tourisme après le choc de la pandémie, comme le développement d’une politique d’investissement ambitieuse pour les communes ou encore la simplification de l’organisation territoriale du tourisme.
Miser sur les stations classées
« Les "stations classées" de tourisme, porteuses d’une image de marque forte, doivent rayonner en France et à l’étranger » , peut-on lire dans le manifeste. Pour rappel, ce classement est attribué par arrêté préfectoral, valable pour 12 ans, « aux "communes touristiques" ayant structuré une offre qualifiée pour en faire une destination d’excellence. »
Pour « reconquérir le tourisme » , l’Anett propose donc d’insister sur la promotion de ces stations et sur « l’accompagnement des élus en ingénierie dans l’animation et la gestion de leurs stations, et l’organisation chaque année de la remise des classements par le ministre en charge du tourisme lors du Congrès de l’Anett » . L’association préconise également un retour à l’attribution du classement par décret ou arrêté ministériel.
Aider les élus
Face à la fermeture massive de chambres dans « l’hôtellerie traditionnelle et familiale » de nombreux maires de stations touristiques se sentent démunis. Ainsi, une solution concrète est proposée aux candidats : instaurer « une aide à la mise aux normes des hôtels » notamment en reprenant l’idée de « l’aide allouée par la loi du 27 mai 2009 pour la rénovation des chambres d’hôtel en outre-mer. »
L’Anett encourage aussi l’investissement pour renforcer l’attractivité des territoires. L’association soutient notamment le renouvellement de la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) qui permet de financer les grandes priorités d’investissement des communes ou de leurs groupements.
Autre sujet important pour les élus : l’Anett demande une meilleure prise en compte des résidences secondaires dans le calcul de la DGF. Les élus de l’association attendent une révision de « la fiscalité locale des résidences secondaires pour un soutien économique aux territoires, une meilleure efficacité environnementale et un maintien de la cohésion sociale des habitants de la région. »
Agir au niveau local
De la formation du personnel à l’offre de logements pour les saisonniers, l’Anett veut redynamiser tout un écosystème qui fait vivre le tourisme. Établir un diagnostic des besoins en logement pour les saisonniers au niveau des intercommunalités pourrait être un premier pas vers l’expérimentation de solutions concrètes comme réquisitionner des logements étudiants par exemple.
L’application du ZAN (zéro artificialisation nette), prévue par la loi « Climat et Résilience », préoccupe aussi les élus. L’Anett insiste sur « la nécessité d’adapter les mesures pour mieux prendre en compte la diversité des territoires touristiques et les difficultés auxquelles ils sont confrontés. » L’association rapporte aussi que certains élus « qui ont peu construit sur leurs territoires » peuvent se sentir « lésés » : « Ils sont bons élèves et se voient très contraints dans le développement de leur commune. »
D’autres propositions comme revitaliser le tourisme par le numérique, favoriser le tourisme social, diversifier les activités thermales ou encore renforcer la sécurité dans les territoires très attractifs sont cités dans le rapport.
« Améliorer et simplifier l’organisation territoriale du tourisme »
Avec la loi NOTRe, la compétence promotion du tourisme a été transférée des communes aux intercommunalités. Cette disposition constitue un « frein » selon l’association qui propose « une meilleure répartition du pouvoir des élus des stations classées dans les intercommunalités en comptant la population DGF et non pas la population municipale. »
Il est précisé que « les maires perdent le contrôle notamment sur des projets touristiques concernant leur station. Le produit de leur taxe de séjour est réparti sur l’ensemble du territoire, souvent au profit d’autres communes non touristiques. »
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