Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du lundi 17 novembre 2003
Ville

L'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) financera 600 000 logements sociaux en cinq ans pour un coût estimé à 30 milliards d'euros - dont 2,5 milliards à la charge de l'Etat

Le ministre délégué à la Ville, Jean-Louis Borloo, devait lancer ce lundi, en présence du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), un outil "révolutionnaire", selon lui, qui va "bouleverser" les mentalités et les pratiques. "C'est une telle révolution que je ne pense pas que ce soit encore clairement compris", affirme M. Borloo dans un entretien avec l'AFP. Instauré par la loi d'orientation et de programmation pour la ville du 1er août, l'ANRU va être le guichet unique pour les financements des projets de rénovation des quartiers sensibles présentés par les élus locaux, pour les cinq ans à venir. "Avant, cela ne fonctionnait pas, d'abord parce qu'il y avait peu de moyens financiers, mais aussi parce que c'était opaque et que chacun des partenaires travaillait dans son coin", dit le ministre. Lundi, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, il réunira des élus locaux et les financeurs nationaux de l'Agence : la caisse des dépôts et consignations, l'agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH), l'union sociale pour l'habitat, les partenaires sociaux du 1% logement. "L'Etat a décidé de sortir son propre budget avec ses autres partenaires, ils sont désormais fiables et transparents, et on passe à 1 200 millions d'euros par an", rappelle le ministre. Destiné aux zones urbaines sensibles (ZUS), le programme de rénovation urbaine implique la démolition, la construction ou la réhabilitation de 600.000 logements sociaux en cinq ans, pour un coût estimé à 30 milliards d'euros. La participation de l'Etat est de 2,5 milliards pour la période 2004-2008. "Les élus suivent à fond", affirme le ministre. Une dizaine de conventions ont été signées depuis sept mois, l'agence fonctionnant déjà, sans locaux ni installation officielle. "A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), ils ont mis 227 millions d'euros, nous 61, à Montereau (Seine-et-Marne) ils ont mis 149, nous 60, en gros, l'agence met un tiers, mais sur Montfermeil (Seine-Saint-Denis), on va monter à 70%", dit-il. "On a déjà engagé aujourd'hui 500 à 600 millions d'euros alors que, sur les quatre dernières années, ce sont 20 millions d'euros par an qui sont arrivés dans ces villes", ajoute le ministre. "Il faut dire aux élus, on vous fait confiance, expliquez ce que vous faites, combien il vous faut, nous, on garantit les financements", dit-il. L'agence nationale de rénovation urbaine sera installée dans ses murs d'ici à une quinzaine de jours, affirme M. Borloo, cela pourrait être dans l'immeuble Le Ponent, à Paris dans le XVe arrondissement, où pourraient être regroupés également les services de la DIV (délégation interministérielle à la ville), actuellement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Et peut-être, souhaite le ministre, le ministère de la ville lui-même, "pour plus de cohérence". Une fois lancée l'agence de rénovation urbaine, finalisées la création de nouvelles zones franches urbaines et les mesures en faveur des ménages surendettés, Jean-Louis Borloo annonce qu'il s'attaquera en janvier 2004 à de nouveaux dossiers : la prévention de la délinquance, l'amélioration des "métiers de l'humain" (travailleurs sociaux, éducateurs de rue), et le lancement d'un "programme autour de l'Education nationale".

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