Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 11 juillet 2017
Jeunesse

Écoles de la seconde chance : le réseau continue de s'agrandir

Le réseau des Écoles de la deuxième chance continue de s'étoffer. Fin juin, la dernière école créée était inaugurée officiellement à Hérouville-Saint-Clair, en Normandie. Au total, le réseau compte 118 écoles. Plus exactement 51 écoles et leurs antennes, chaque école pouvant avoir plusieurs sites sur des communes différentes. Une dizaine de projets sont en cours, dont trois bien avancés dans les villes d’Angoulême, de Rodez et à Marseille, où il s'agira là d'une deuxième école de la seconde chance. Comme le rappelle à Maire Info le président du réseau E2C, Alexandre Schajer, les mairies restent, avec les CCI, les principaux porteurs de ces projets. Cela ne veut pas dire qu'elles en assument seules le coût. Les régions (35/40 %), l’État (2 5%), le FSE (10/15 %) réunissent l'essentiel du financement. Les collectivités comptent pour 10 % en moyenne et la taxe d'apprentissage pour 9 %. Si le nombre d'écoles continue de progresser, c'est qu'elles donnent des résultats jugés probants. En 2016, plus de 6 jeunes sur 10 engagés dans un parcours sont sortis d'une E2C avec un emploi ou une formation, c’est ce que l'on appelle les sorties positives.
Le public des E2C sont les jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ni qualification. Près de 100 000 jeunes se retrouvent dans cette situation chaque année. « En cumulant ceux qui ne s'en sont pas encore sortis, on peut estimer entre 700 000 et 800 000 le nombre de jeunes décrocheurs en stock par an, estime Alexandre Schajer. Le réseau en accueille 15 000, une goutte d'eau « mais notre dispositif ne concerne pas tous ces jeunes, objecte-t-il. Un jeune sans qualification qui a été jusqu'au baccalauréat a d'autres solutions comme l'apprentissage avant de rejoindre un réseau comme le nôtre ».
De fait, le réseau touche davantage les jeunes plus âgés d’une moyenne d'âge de 20,5 ans. « Nous sommes plus sur la remédiation de jeunes qui ont déjà galéré un certain temps, poursuit Alexandre Schajer. Ces jeunes sont plutôt matures. Ils ont pris conscience du besoin de réintégrer un parcours d'insertion et ils ont déjà développé des compétences ». Tout le travail des E2C consiste à leur faire découvrir des métiers (grâce à des immersions en entreprise), et préparer avec eux leur projet professionnel.
Le parcours moyen dure 6 mois, il peut s'arrêter dès 3 mois ou durer plus d'un an. On l'aura compris, le principe est aussi « d'individualiser »  le parcours de chaque jeune. A la différence des Epide (établissements pour l'insertion dans l'emploi de la Défense), les jeunes ne sont pas en internat. C'est aussi ce qui nécessite la multiplication des sites, pour être au plus près des jeunes, défend le président du réseau pour qui le point faible vient de la concurrence entre les dispositifs, comme la garantie jeunes, financièrement plus attractive pour un jeune, mais aussi pour les prescripteurs que sont les missions locales, tenues aussi à des objectifs.
Si les écoles étaient implantées dans l'ensemble des bassins d'emploi, le réseau pourrait accueillir 24 000 à 25 000 jeunes. Aujourd'hui il en accueille près de 15 000. 34 % vivent dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville. L’objectif fixé dans la convention signé entre le réseau et l’Etat est d’atteindre 40 %.
Emmanuelle Stroesser

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