Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 18 décembre 2002
Sécurité routière

Jean-Pierre Raffarin réunit aujourd'hui son premier Comité interministériel sur la sécurité routière

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin présentera mercredi à l'issue d'un Comité interministériel sur la sécurité routière un plan d'ensemble destiné à mettre fin à l'hécatombe sur les routes. Le gouvernement mise sur une répression accrue des infractions au Code de la route pour modifier les comportements des Français. Les associations de lutte contre la violence routière espèrent que les moyens financiers et humains seront à la hauteur de cette mobilisation générale. Six ministres -Nicolas Sarkozy (Intérieur), Dominique Perben (Justice), Gilles de Robien (Transports), Luc Ferry (Education) et Xavier Darcos (Enseignement scolaire)- participeront à ce comité interministériel présidé par M. Raffarin. Ce dernier annoncera lui-même les mesures lors d'une conférence de presse à 17h30. Il est vrai que la sécurité routière, érigée au rang de grand chantier du quinquennat par Jacques Chirac, est une préoccupation majeure du gouvernement. Avec 7 616 tués et 158 132 blessés en 2001, la France présente le plus mauvais bilan des pays d'Europe occidentale. Les accidents dramatiques de Loriol (Drôme) le 29 novembre dernier -cinq Compiers tués sur l'A7 par un automobiliste, ancien adjoint au maire de Lyon, roulant à 150 km/h-, et de dimanche dernier à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) -un policier fauché sur l'A86 par un militaire conduisant en état d'ébriété-, ont particulièrement ému l'opinion publique. Le gouvernement entend profiter de cette émotion pour frapper fort contre les "assassins" de la route. Une vingtaine de mesures sont attendues sur les quatre grands axes de la répression, de la sanction, de la prévention et de l'éducation. Même si tous les arbitrages n'avaient pas été rendus mardi par Jean-Pierre Raffarin, ces mesures ont été largement éventées ces dernières semaines par les ministres eux-mêmes. Le gouvernement va d'abord généraliser les radars automatiques. "En France, vous avez une chance tous les 14 ans d'être contrôlé pour excès de vitesse", rappelait Nicolas Sarkozy le 9 décembre sur France-2. Le ministre de l'Intérieur veut donc "truffer les autoroutes d'équipements technologiques modernes" pour contraindre les automobilistes à lever le pied. Mais, en fait de « truffage », seuls cinq radars ultra-modernes seront installés par département (soit 500 au total). Testés depuis un an, leur coût est estimé à 50 millions d'euros. Ces radars permettront de généraliser le traitement informatisé des amendes. Grâce à un couplage avec le fichier des cartes grises, les procès-verbaux seront désormais envoyés directement aux contrevenants. Les contraventions seront fixées d'après un barème préétabli. Ce dispositif permettra d'éviter un engorgement des tribunaux. "Ce qui compte, c'est que chacun ait le sentiment qu'il sera pris s'il commet une infraction", explique Dominique Perben. Le gouvernement va par ailleurs durcir les sanctions pénales contre les chauffards, qui pourraient encourir des peines allant jusqu'à dix ans de prison. La vitesse, l'alcool ou la drogue seront considérés comme des circonstances aggravantes en cas d'homicide ou de blessures involontaires. Il sera par ailleurs mis fin à la possibilité d'aménager son retrait de permis en fonction d'impératifs professionnels. Ces mesures pénales seront incluses dans le projet de loi sur la grande criminalité que M. Perben doit présenter au premier trimestre 2003. Côté prévention, le comité interministériel devrait annoncer la mise en place d'un permis probatoire. Les jeunes automobilistes disposeraient de la moitié de leurs 12 points dès l'obtention de leur permis, et de l'autre moitié au bout de trois ans d'expérience. Le gouvernement envisage également de rendre obligatoires les visites médicales pour les conducteurs âgés. En revanche, les mesures spectaculaires évoquées un temps -généralisation de boîtes noires dans les automobiles, abaissement à zéro du taux d'alcoolémie autorisé au volant (contre 0,5g/l actuellement), création de tickets de péage "mouchards" sur

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