Maire-info
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Édition du mercredi 14 septembre 2022
Politique de la ville

Isolation thermique et logement au coeur des préoccupations des habitants des quartiers

Les habitants des QPV ont des attentes plus prononcées que le reste des Français autour du logement et des espaces publics dans leur quartier, selon une enquête de l'Anru qui dévoile que les Français ont déjà majoritairement adopté des réflexes de sobriété énergétique.  

Par Aurélien Wälti

Isolation thermique, logement et espaces publics sont davantage au cœur des préoccupations des habitants des quartiers que du reste de la population. C’est le constat fait par le nouveau baromètre sur la vie dans les quartiers populaires, publié lundi par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) en partenariat avec l’institut Harris Interactive.

Dans le contexte de la guerre en Ukraine, de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation généralisée, mais aussi des épisodes caniculaires et de la sortie de la crise sanitaire, ce baromètre a pour objectif de mesurer l’impact de ces événements sur les Français et « leur perception de leur lieu de vie en cette rentrée 2022 », et notamment chez ceux vivant dans les quartiers.

Réalisée en ligne du 26 août au 5 septembre 2022, cette enquête s’est donc faite auprès de deux échantillons complémentaires : un échantillon représentatif de l’ensemble de la population vivant en France, et un échantillon représentatif des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).

Une image positive du quartier

Sur la question de l’espace de vie, d’abord, pas de surprise particulière depuis l’an passé et la publication d’un premier baromètre sur ce thème. Les Français, de manière générale, comme les habitants des quartiers conservent toujours « un regard positif »  sur leur espace de vie. 

Les premiers sont, toutefois, plus nombreux à se dire satisfaits d’habiter aussi bien dans leur commune que dans leur quartier (88 %) par rapport à ceux résidant dans des QPV, que ce soit à l’échelle de leur commune (82 %) qu’à celle de leur quartier (74 %).

Et si le cadre de vie est globalement jugé agréable, les auteurs du baromètre constatent de « fortes disparités »  entre les différentes populations, « selon que l’on vive en zone rurale ou en ville, en QPV ou non ». En moyenne, les Français jugent ainsi positivement leur quartier en termes de conditions de vie au quotidien (autour de 80 % le perçoivent comme sûr, agréable, calme, pourvu d’espaces verts et en bon état), mais sont « plus mitigés »  pour ce qui est de son accessibilité (72 % d’entre eux estiment qu’il est facile de s’y garer, 70 % qu’il est adapté au vélo et 65 % qu’il est facilement accessible en transports en commun) et de son dynamisme économique. Ainsi, « seuls 58 % trouvent que leur quartier abrite de nombreux commerces et 43 % qu’il offre des opportunités d’emploi », observent l’Anru et Harris Interactive.

Dans les QPV, si 80 % des habitants affirment que leur quartier est facilement accessible en transports en commun, ils sont moins de sept personnes sur dix à y associer « les items de sécurité, de calme ou encore de qualité de l’air ». Les habitants des QPV estiment bien plus leur quartier accessible aux transports en commun (80 %), avec de nombreux services accessibles (79 %) ainsi qu’avec de nombreux commerces (67 %).

Dans ce cadre, on peut également noter que les habitants des QPV rapportent plus largement le sentiment d’avoir mal vécu la crise sanitaire et le confinement (télétravail dans un environnement inadapté, décrochage scolaire…).

Des réflexes pour réduire la consommation d’énergie

Dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie, l’enquête fait apparaître que les Français ont bien entendu le message de sobriété énergétique diffusé notamment par le gouvernement. 

Alors que près de deux personnes sur trois (près de trois sur quatre chez les habitants des QPV) appréhendent les mois à venir en anticipant que la hausse des prix de l’énergie aura bien un impact sur leur capacité à se chauffer cet hiver (mais aussi sur leur mobilité), une large majorité de personnes rapportent avoir d’ores et déjà développé des réflexes pour consommer moins.

Qu’il s’agisse de limiter leur consommation d’eau chaude, de baisser la température, d’utiliser l’électricité durant les heures creuses ou encore de limiter leurs déplacements (plus de 80 % sur chaque item). Qu’ils vivent dans les quartiers ou non, entre un quart et un tiers des Français estiment, toutefois, ne pas être suffisamment informés sur les moyens de parvenir à une consommation plus sobre.

Le logement, première priorité

Cumulée aux températures caniculaires de cet été, cette hausse des prix de l’énergie installe, de fait, l’isolation thermique « au coeur des préoccupations »  des Français. Les habitants des QPV indiquent avoir « plus souffert cet été de la chaleur que les autres habitants (76 % contre 70 %), ont moins bien dormi et surtout ont rencontré de plus grandes difficultés à trouver un endroit pour bénéficier de fraîcheur (62 % contre 48 %) ». 

D’une manière générale, « il fait trop chaud l’été dans 70 % des foyers QPV (56 % en France), trop froid l’hiver (62 % contre 35 %), la promiscuité auditive se fait sentir (57 % contre 35 %), tandis que 39 % des habitants des quartiers populaires indiquent qu’ils ont souffert d’humidité (22 % des Français) ».

Le logement dans les QPV constitue donc un « point de tension important », à tel point qu’il s’agit de « la première priorité assignée dans ces quartiers »  (84 % des habitants de QPV souhaitant des améliorations contre 72 % pour l’ensemble des Français) devant les espaces publics (83 % versus 75 %). « Au vu des conditions vécues (chaud l’été, froid l’hiver) et de ce à quoi les habitants s’attendent (augmentation du coût de l’énergie) tout laisse préjuger que ces attentes devraient perdurer à l’avenir », présagent les auteurs de l’enquête.

Télécharger le baromètre. 

 

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