Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 22 novembre 2013
Investissements

Les travaux publics appellent les élus à continuer à investir malgré la crise budgétaire

Le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), Bruno Cavagné, a appelé hier les maires à « continuer à investir »  même si le contexte économique et budgétaire les incite à la prudence, car « un million d’euros investi en moins, c’est dix emplois de moins sur vos territoires », a-t-il déclaré lors du débat du Congrès des maires consacré à la préservation de l’investissement local.
« En termes de travaux publics, 2013 est l’année pré-électorale la plus basse depuis 30 ans », a-t-il souligné, rappelant que les collectivités locales représentaient la moitié du chiffre d’affaires du BTP, un chiffre « en baisse continue depuis 6 ans ». En 2013, il a diminué de 3%, et une baisse de 4% est attendue pour 2014, « mais c’est une estimation optimiste », a affirmé Bruno Cavagné.
En effet, dès 2014, c’est 1,4 milliard d’euros de manque à gagner qu’attendent les entreprises du bâtiment, avec, entre autres, la baisse des dotations aux collectivités locales, qui, selon la FNTP, impactera le secteur des travaux publics à hauteur de 330 millions d’euros, la suspension de l’écotaxe, qui devait financer les infrastructures à hauteur de 500 millions d’euros, ou encore le prélèvement de 210 millions d’euros sur le fonds de roulement des agences de l’eau.
D’ores et déjà, les entreprises de travaux publics constatent une baisse de « 3 à 4 % »  du volume des appels d’offres dans le secteur communal, selon Bruno Cavagné. C’est pourquoi il faut que les élus continuent à investir, « sinon la situation va être absolument catastrophique », a-t-il ajouté.
« Si vous n’investissez pas aujourd’hui, l’investissement va vous rattraper », a prédit le directeur de la FNTP. Chaque jour, selon lui, un des 200 000 ponts de France est mis hors service ; et depuis dix ans, « les coupures électriques ont doublé », avec 80 minutes par an et par personne. D’où l’urgence de rénover les réseaux et les infrastructures.
Mais la situation est aussi précaire pour les finances des collectivités, a rappelé pour sa part André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF, qui co-présidait le débat. « Il y a un véritable risque de panne des investissements des collectivités »  avec la baisse des dotations. Philippe Laurent, co-président de séance, a dénoncé le « double discours »  de l’Etat, consistant à appeler les collectivités à « continuer à développer les services à la population, comme la création de 100 000 places de crèche », et à diminuer leurs ressources en même temps.
« C’est une erreur majeure de croire que les collectivités locales sont des acteurs économiques comme les autres. Nous oeuvrons pour l’intérêt général de la population ! », a-t-il rappelé.
E.G.E.

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