Édition du mercredi 18 mars 2015
Jean-Louis Puissegur : « L'emploi est au cÅ“ur des préoccupations des territoires ruraux »
Le président de la commission « Communes et territoires ruraux » de l’AMF et maire de Pointis-Inard (Haute-Garonne) estime que les principales mesures déclinées lors du comité interministériel consacré aux ruralités du 13 mars dernier vont dans le bon sens, même si elles ne s’attaquent pas au cœur du problème : l’emploi.
Quel est votre sentiment à l’issue du comité interministériel d’aménagement du territoire au cours duquel une cinquantaine de mesures ont été présentées ?
Santé, services publics, numérique, aides aux centres bourgs, commerce et artisanat, ces mesures figurent au catalogue. Elles vont dans le sens du mieux vivre en zone rurale. Ce sont des mesures faites pour traiter la douleur, qui malheureusement ne traitent pas le mal en tant que tel.
Que voulez-vous dire ?
Je pense que l’emploi productif est le cœur du problème. Après-guerre, les médecins, les commerces, l’artisanat étaient bien présents, et l’agriculture était une source d’emploi et de revenus dans nos campagnes. On comptait 200 actifs agricoles par village contre cinq ou six en moyenne aujourd’hui, et peut-être un ou deux demain. Aujourd’hui, le rural est en perte de vitesse par rapport aux grandes villes. Prenons l’exemple de la Haute-Garonne : 30 communes constituent la métropole toulousaine, 500 autres communes regroupant seulement 200 000 habitants. La population du département se rend avant tout en ville par nécessité, et non par goût, et déserte les campagnes. Il faut rééquilibrer la situation des campagnes par rapport aux villes, ce qui passe notamment par une amélioration des dessertes ferroviaires.
Justement, le ferroviaire n’est pas traité dans le dernier comité interministériel.
Le constat est connu. Le TGV a été privilégié aux dépens des dessertes locales. Beaucoup d’habitants prennent le train pour aller travailler sur Toulouse, mais ces trains sont trop lents, et n’arrivent pas à l’heure. Si l’on avait une desserte plus régulière et plus rapide, les usagers gagneraient une ou deux heures par jours, et cela permettrait, en retour de dynamiser les villages.
Finalement, les petites communes ne sont pas assez ciblées en tant que tel.
Les petites communes se battent pour faire du logement, maintenir des commerces de proximité. Elles sont indispensables à la vitalité de nos campagnes, mais sont maltraitées. Je ne reviendrai pas sur la baisse des dotations. La vie des communes c’est d’abord l’emploi rural, l’activité forestière. Le tourisme ne règle pas tout. Il faut mettre la priorité sur l’activité économique pour stabiliser la population, et ainsi permettre au commerce de rester ou de revenir. Voilà un sujet important d’aménagement du territoire.
Quel est votre sentiment à l’issue du comité interministériel d’aménagement du territoire au cours duquel une cinquantaine de mesures ont été présentées ?
Santé, services publics, numérique, aides aux centres bourgs, commerce et artisanat, ces mesures figurent au catalogue. Elles vont dans le sens du mieux vivre en zone rurale. Ce sont des mesures faites pour traiter la douleur, qui malheureusement ne traitent pas le mal en tant que tel.
Que voulez-vous dire ?
Je pense que l’emploi productif est le cœur du problème. Après-guerre, les médecins, les commerces, l’artisanat étaient bien présents, et l’agriculture était une source d’emploi et de revenus dans nos campagnes. On comptait 200 actifs agricoles par village contre cinq ou six en moyenne aujourd’hui, et peut-être un ou deux demain. Aujourd’hui, le rural est en perte de vitesse par rapport aux grandes villes. Prenons l’exemple de la Haute-Garonne : 30 communes constituent la métropole toulousaine, 500 autres communes regroupant seulement 200 000 habitants. La population du département se rend avant tout en ville par nécessité, et non par goût, et déserte les campagnes. Il faut rééquilibrer la situation des campagnes par rapport aux villes, ce qui passe notamment par une amélioration des dessertes ferroviaires.
Justement, le ferroviaire n’est pas traité dans le dernier comité interministériel.
Le constat est connu. Le TGV a été privilégié aux dépens des dessertes locales. Beaucoup d’habitants prennent le train pour aller travailler sur Toulouse, mais ces trains sont trop lents, et n’arrivent pas à l’heure. Si l’on avait une desserte plus régulière et plus rapide, les usagers gagneraient une ou deux heures par jours, et cela permettrait, en retour de dynamiser les villages.
Finalement, les petites communes ne sont pas assez ciblées en tant que tel.
Les petites communes se battent pour faire du logement, maintenir des commerces de proximité. Elles sont indispensables à la vitalité de nos campagnes, mais sont maltraitées. Je ne reviendrai pas sur la baisse des dotations. La vie des communes c’est d’abord l’emploi rural, l’activité forestière. Le tourisme ne règle pas tout. Il faut mettre la priorité sur l’activité économique pour stabiliser la population, et ainsi permettre au commerce de rester ou de revenir. Voilà un sujet important d’aménagement du territoire.
Propos recueillis par Xavier Sidaner
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