Édition du jeudi 26 juin 2008
Les responsables locaux de Méditerranée réclament une hausse substantielle de l'aide européenne au développement méditerranéen
Les responsables locaux de Méditerranée venus de 33 pays ont réclamé lundi une hausse substantielle de l'aide européenne au développement méditerranéen, afin de réduire les écarts de croissance entre l'Europe et le sud du bassin, lors d'un forum à Marseille.
«L'Union européenne consacre 2% de son PIB à la rive sud. Il faut absolument augmenter ce chiffre», a déclaré le maire de Marrakech, Omar El Jazouli, jugeant que 40 milliards d'euros sur la période 2013-2020 seraient nécessaires rien que «pour maintenir les emplois existants sur la rive sud». «Si nous voulons contrôler le processus migratoire, nous ne pourrons pas le faire avec les forces de police, mais en rééquilibrant les niveaux de revenus», a renchéri Mercedes Bresso, présidente de la région Piémont (Italie).
A l'issue de deux jours de débats consacrés à la coopération interrégionale, les 500 participants ont rédigé une déclaration commune qui sera remise aux chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Paris le 13 juillet pour lancer l'Union pour la Méditerranée (UPM).
La secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, Rama Yade, a lu un message de M. Sarkozy, en déplacement en Israël, dans lequel le président juge qu'«une erreur a été commise» dans le processus de Barcelone, enclenché en 1995, l'UE ayant «voulu aider le sud et non en faire un partenaire à part entière».
Outre un appel à «un renouveau du processus de Barcelone», les participants au forum réclament dans leur déclaration «le renforcement du rôle des gouvernements territoriaux», jugeant «urgent de créer un système de représentation formelle des collectivités territoriales dans le partenariat euro-méditerranéen».
Le président du conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle, s'est interrogé: «L'Europe sera-t-elle capable de réduire l'écart entre l'effort vers les pays de l'Est et celui vers les pays du sud méditerranéen ?». «Pour sa sécurité future, son développement, sa place dans la mondialisation, elle a besoin de la jeunesse méditerranéenne», a-t-il jugé.
M. El Jazouli a souligné l'intérêt pour l'UE de disposer d'un «marché de 40 pays et 1,2 milliard d'habitants». «Si on se regroupe, on peut faire face à la Chine, à l'Inde, aux Etats-Unis», a-t-il affirmé.
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