Maire-info
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Édition du lundi 17 janvier 2022
Emploi

Insertion des femmes : 700 000 euros supplémentaires pour les structures d'aides dédiées

La ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes a annoncé l'augmentation de 38 % de la contribution du gouvernement au budget des centres d'information sur les droits des femmes et des familles, lors d'un déplacement dans celui de l'Essonne. 

Par A.W.

Afin de soutenir ces structures associatives dans leur effort d'insertion des femmes « les plus éloignées de l'emploi », la ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Élisabeth Moreno, a annoncé, jeudi dernier, lors d’un déplacement à Évry-Courcouronnes, que le gouvernement allait augmenter de 38% sa contribution au budget des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).

Plus de 2,5 millions d'euros en 2022

Le soutien financier apporté par l’État aux CIDFF devrait ainsi « augmenter de 700 000 euros »  en 2022 par rapport à 2021, comme l’a annoncé Élisabeth Moreno sur Twitter. Un soutien « aux services d'insertion socioprofessionnelle des 104 CIDFF », « salué »  par la Fédération nationale des centres d'information sur les droits des femmes et des familles (FNCIDFF), également sur le réseau social. 

Le montant total du financement du dispositif « emploi / bureaux accompagnement d’insertion vers l’emploi »  engagé par le ministère atteindra donc cette année près de 2,54 millions d’euros, contre un peu moins de 1,84 million d’euros l’an passé. 

Une décision prise à l’aune du « formidable travail mené au quotidien par les équipes du réseau de la FNCIDFF »  et alors que « la triple crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons a jeté une lumière crue sur la précarité des femmes, très souvent en première ligne dans les hôpitaux, les écoles, les Ehpad, la restauration ou le secteur de la propreté », a souligné la ministre, citée dans un communiqué publié jeudi par le ministère.

« Les femmes sont, de surcroît, majoritaires à occuper des métiers peu qualifiés, peu rémunérés et peu valorisés dans notre société », a-t-elle rappelé, assurant que « l’insertion des femmes les plus éloignées de l’emploi est l’une des priorités du gouvernement ».

« En 2020, 74 CIDFF disposaient d’un service emploi s’adressant aux femmes demandeurs d’emploi et rencontrant des difficultés d’insertion »  permettant « d’informer, orienter et accompagner les femmes dans leurs démarches d’insertion professionnelle », a rappelé le ministère dans ce communiqué.

300 000 consultations par an

Quelque 300 000 personnes consultent chaque année le réseau des 104 CIDFF (à travers 2 099 lieux d’information, dont 514 dans des quartiers de la politique de la ville). Ces centres informent, orientent et accompagnent tous les publics, « et en priorité les femmes », dans les domaines de l'accès au droit, de la lutte contre les violences sexistes, du soutien à la parentalité, de l'emploi, de la formation professionnelle, de la création d'entreprise et de la santé. 

Sur le plan de l'emploi, ces centres travaillent « plus particulièrement sur les freins spécifiques aux femmes », a expliqué à l’AFP Franck Bénéï, chargé de communication de la Fédération nationale des CIDFF. Il s'agit par exemple « d'aider une femme qui a élevé ses enfants et n'a jamais travaillé à devenir autonome », de lever des « freins liés à la garde d'enfants ou à des problèmes de transport » , ou encore d'aider les femmes « à prendre confiance en elles », a-t-il détaillé. 

« Toutes ces permanences sont gratuites et totalement confidentielles. Elles sont menées par nos juristes et permettent d’informer le public, à 70 % féminin, sur ses droits », a indiqué Sabine Vadez, directrice du CIDFF de l’Essonne dans Actu Essonne, rappelant au passage que « le CIDFF de Seine-et-Marne a disparu à la suite d’une liquidation judiciaire. Cependant, le besoin est toujours là, alors nous tentons d’y répondre en nous associant aux collectivités territoriales et aux entreprises ».

Mis en liquidation en 2017, le CIDFF de Seine-et-Marne s'était, en effet, retrouvé fortement endetté à la suite de la perte de subventions en 2016. Il y a dix ans, le député des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, dénonçait déjà le risque de « compromettre gravement l'action des associations de terrain »  à la suite de la « baisse conséquente »  des ressources des CIDFF.

Créé en 1972, le réseau des CIDFF est financé par l’État, les collectivités territoriales et des partenaires privés.

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