Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du jeudi 10 mars 2022
Numérique

InfraNum formule 30 propositions pour « une France numérique, inclusive et durable »

À quelques jours de la rencontre organisée par InfraNum pour interroger les candidats à la présidentielle sur leurs intentions politiques en matière de numérique, la fédération a partagé ses propositions pour répondre aux futurs enjeux des infrastructures numériques.

Par Lucile Bonnin

Dans la perspective de l’évènement du 23 mars prochain intitulé « Regards croisés des candidats », la fédération InfraNum a publié hier trente propositions « pour une France connectée et durable » . « Ces propositions sont le fruit d’une concertation des membres de la fédération et tracent les enjeux des infrastructures numériques pour le quinquennat à venir » , indique le communiqué. 

Pour rappel, la fédération InfraNum a été créée en 2012 dans le but d’accompagner le plan France Très Haut débit et le « déploiement des infrastructures numériques sur l’ensemble du territoire (fibre, réseaux hertziens terrestres et satellitaires, plus récemment datacenters). »  Elle compte aujourd’hui 222 entreprises représentant l’ensemble de l’écosystème : opérateurs, constructeurs intégrateurs, équipementiers, bureaux d’études mais aussi des centres de formation.

Priorité à la fibre optique 

La contribution de la fédération établit clairement la fibre comme devant être une priorité du prochain quinquennat. Premier enjeu : « rester mobilisés pour généraliser la fibre optique d’ici 2025 sur tout le territoire français et veiller à la pérennité des infrastructures numériques. » 

Pour ce faire, et construire au mieux la « société du Gigabit », une dizaine de propositions est présentée par la fédération. Les raccordements complexes (lire Maire info du 30 novembre) notamment font l’objet de plusieurs idées comme la création d’ « un plan d’action concerté pour résoudre les points de blocage »  ou encore une augmentation de « l’enveloppe de l’appel à projets dédiée aux raccordements complexes, en fixant le niveau de participation de l’État à hauteur de 50% des surcoûts observés. »  (lire Maire info du 3 février)

Enfin, la problématique de la fermeture du réseau cuivre fait aussi partie des priorités du chantier fibre (lire Maire info du 29 novembre). Pour InfraNum, le constat est clair : « Le chantier de la fin du réseau historique et la définition d’un monde "post-cuivre" s’amorce. »  Cette transition ne se fait pas sans difficulté. C’est pour cela que la fédération attire l’attention de candidats sur le besoin de redéfinition des « outils juridiques et financiers » , et remet même la question du service universel sur la table « pour assurer l’accès à ce nouveau réseau [fibre] pour tous et en tout point du territoire. » 

Le numérique : indispensable pour les territoires 

Homogénéiser les actions territoriales est une autre priorité identifiée par les acteurs du numérique qui constatent que « les enjeux liés au numérique sont encore inégalement pris en compte dans les mesures locales et nationales. » 

La fédération plaide également pour la mise en place d’une feuille de route « numérique et environnement »  en cohérence avec les objectifs du contrat de filière infrastructures numériques et la stratégie d’accélération « 5G et réseaux du futur » .

Enfin, la treizième proposition veut corriger cet « émiettement »  qui « complexifie l’émergence d’une véritable stratégie nationale relative aux territoires connectés et durables » . La solution proposée : créer « un comité de pilotage interministériel, rattaché à un véritable ministère du Numérique ou directement au Premier ministre, et doté d’un fonds – durablement abondé – de soutien aux projets de territoires durables et connectés » . Cette mesure « permettrait d’inciter à la mise en cohérence de ces initiatives et d’amorcer la structuration d’une gouvernance transversale, stable et ouverte aux représentants des partenaires privés. » 

Compétitivité nationale 

InfraNum voudrait voir certaines entreprises être davantage aidées, notamment les TPE/PME via une aide financière de 2 000 euros pour permettre un accès facilité à la fibre en cas de difficultés avérées de raccordement dans les territoires les plus isolés. La fédération encourage la mise en place de « kits de survie »  facilitant l'accès à l'information, aux aides, avec un volet sur la cybersécurité.

Enfin, InfraNum formule plusieurs propositions concernant la formation, rappelant que l'écosystème réseau englobe 13 000 entreprises (dont une majorité de TPE/PME) et représente 140 000 emplois directs. Pour anticiper les besoins de compétences de la filière et faciliter les mobilités professionnelles, InfraNum propose de s’appuyer sur le protocole d’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) des métiers de la fibre en lien avec la filière Infrastructures du numérique. La fédération souhaite également « renforcer les actions soutenant la féminisation des professions du numérique »  et encourager les formations en alternance. 

Mais avant de s’intéresser au rayonnement international de la filière, de nombreuses difficultés techniques et opérationnelles sont encore à résoudre, que cela soit au niveau du déploiement de la 5G ou du réseau fibre. Maire info reviendra d’ailleurs demain sur un sujet qui inquiète : l'ubérisation de la filière et les problèmes de raccordements FttH.

Télécharger les propositions. 

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