Édition du mardi 7 avril 2009
Incidents de Strasbourg: Michèle Alliot-Marie défend la stratégie des forces de l'ordre
Mise en cause après les importants dégâts causés par des casseurs samedi pendant la manifestation anti-OTAN à Strasbourg, la stratégie des forces de l'ordre a été défendue lundi par la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et les syndicats de police.
«Les forces de l'ordre n'ont pas pu tout empêcher» face à des petits groupes de casseurs très mobiles mais ont «permis de protéger les personnes et de limiter les dégâts», a dit lundi sur LCI Michèle Alliot-Marie. La ministre a souligné ensuite sur Europe 1 que la police faisait face à un «phénomène nouveau, qui est celui de ces groupes extrêmement violents, avec une violence totale, qui veulent détruire l'Etat (...) détruire la société qui ne leur convient pas».
Souhaitant des éclaircissements sur la stratégie policière, le sénateur-maire PS de Strasbourg, Roland Ries, a demandé lundi (voir nos infos de ce jour) la «lumière» sur le fait que «les casseurs ont pu avoir le terrain libre pendant près d'une heure», selon lui, pour incendier des bâtiments dont un hôtel. Il a précisé avoir été invité par Nicolas Sarkozy à le rencontrer à l'Elysée.
Présent à Strasbourg, le porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, a affirmé lundi sur France-Inter avoir été pris dans «une vraie souricière». «Des milliers de manifestants ont été emmenés dans une rue avec les deux issues complètement bloquées», a-t-il précisé. «On s'est fait canarder à longueur de temps de gaz lacrymogènes, sans interlocuteurs à ce moment-là (...) et on a frôlé le drame».
Des propos «scandaleux», selon Mme Alliot-Marie, qui s'en est pris vivement au leader du NPA: «Quand (il) demande la libération immédiate de tous les interpellés, est-ce que cela veut dire qu'il cautionne la violence, qu'il approuve les incendies volontaires?»
L'association Mouvement pour la Paix a lancé un appel à témoins pour déterminer les responsabilités des forces de l'ordre et des casseurs et envisager des «suites juridiques». Pour l'association altermondialiste Attac, les forces de l'ordre ont contraint la manifestation anti-Otan «à se former dans la confusion (...) permettant à des groupes violents de s'infiltrer dans le cortège».
L'Unsa-Police, premier syndicat de gardiens de la paix, et le Syndicat général de la police (SGP-FO) ont condamné des «émeutes d'une rare violence» particulièrement contre les forces de l'ordre.
A cet égard, Mme Alliot-Marie a estimé que dans l'hôtel Ibis incendié, «ce qui était visé, c'était certainement les policiers» qui y étaient hébergés.
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