Édition du jeudi 3 mars 2005
La Cour des comptes critique la mise en œuvre de la départementalisation des services d'incendie et de secours (SDIS)
Dans son rapport 2004, rendu public hier, la Cour des comptes critique la départementalisation des services d'incendie et de secours (SDIS) engagée par la loi du 3 mai 1996.
La départementalisation avait, écrit-elle, pour ambition de doter les SDIS des moyens juridiques, administratifs et financiers nécessaires pour coordonner et rationaliser la lutte contre lincendie et les secours.
Un établissement public unique était substitué aux différentes collectivités et établissements compétents, alors que les schémas départementaux danalyse et de couverture des risques (SDACR) devaient fixer, dans chaque département, des objectifs de couverture de risques et identifier les moyens correspondants.
Le centre de traitement de lalerte (CTA) devait devenir linterlocuteur unique pour traiter des appels et le centre opérationnel départemental dincendie et de secours (CODIS), le coordonnateur des interventions.
Enfin, la constitution dun corps départemental de sapeurs-pompiers devait optimiser la gestion des ressources humaines.
Les ambitions de la réforme nont, écrit la Cour, « pas été pleinement satisfaites et plusieurs obstacles persistent qui freinent les évolutions. La mesure de lactivité reste défaillante car trop globale et inadaptée à lanalyse des résultats par rapport aux moyens mis en uvre. Lorganisation des secours et les équipements nécessaires ne prennent pas suffisamment en compte lévolution des missions autres que celles relevant des compétences exclusives. La départementalisation na pas totalement intégré lensemble des moyens préexistants au niveau des communes ou des départements. Le maillage du territoire est resté inchangé».
La Cour note plusieurs autres défauts :
- les outils de gestion sont insuffisants ou inexistants, et le défaut danalyse des coûts des missions facultatives prive les SDIS de recettes qui permettraient de financer cette évolution ;
- les modalités demploi des sapeurs-pompiers professionnels et des sapeurs-pompiers volontaires sont à lorigine de pratiques à risques ;
- la mise à niveau des matériels et des infrastructures promet dêtre coûteuse compte tenu, notamment, de létat moyen de vétusté des bâtiments et équipements,
- une forte augmentation des coûts des personnels est inévitable.
Elle note que, si les situations financières des SDIS restent actuellement encore saines, la poursuite de leffort déquipement et la prochaine étape de la réduction du temps de travail ainsi que la mise en place du nouveau régime de retraite vont se traduire par des tensions sur les budgets. Pour en limiter les effets, les services doivent maîtriser leurs dépenses et, pour cela, se doter doutils de contrôle de gestion qui nont pas, à ce jour et à quelques exceptions près, été développés. Ils devront aussi sinterroger, avec les départements, sur les voies et moyens de loptimisation de leurs ressources financières.
La Cour propose « un bilan de la mise en uvre des premiers SDACR » pour mesurer la pertinence des analyses de risques effectuées, les raisons pour lesquelles certains risques ne sont pas analysés, lefficacité des moyens alloués au regard de ces risques, tout en sinterrogeant sur leur répartition territoriale.c=http://www.upgradead.com/b
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