Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 30 octobre 2006
Sécurité

Incendie du bus de Marseille: toute la classe politique monte au créneau

La classe politique, révulsée par l'attaque d'un bus à Marseille où une femme a été brûlée, a exprimé dimanche horreur et inquiétude, le PS réclamant le retour de la police de proximité et fustigeant le gouvernement, tandis que Dominique de Villepin a convoqué une réunion ce lundi à Matignon. Le président Jacques Chirac a téléphoné à la famille de la jeune femme qui luttait toujours dimanche contre la mort. Il lui a exprimé «son horreur devant cet acte ignoble» et a assuré que «tout serait mis en oeuvre pour retrouver et punir avec la plus extrême sévérité les auteurs de l'agression». Dominique de Villepin a annoncé une réunion lundi à Matignon sur la sécurité et les transports publics. Il a exprimé «son indignation devant cet acte de violence» et condamné «fortement les agressions contre les bus de transports publics qui mettent en danger la vie des transporteurs comme des passagers et les actes de délinquance qui ont eu lieu ces jours derniers». Nicolas Sarkozy, qui a évoqué «une inqualifiable tentative criminelle», a lui aussi téléphoné à la famille de la jeune femme. Il a promis au préfet «tous les moyens humains et techniques nécessaires» pour interpeller les auteurs de l'attaque. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (UMP), a condamné un «acte de violence inqualifiable», faisant cependant valoir qu'il s'agissait d'un «geste isolé». Au PS, tous les responables ont réclamé le rétablissement de la police de proximité. Le premier secrétaire, François Hollande, est vivement monté au créneau contre Nicolas Sarkozy. Estimant que «la responsabilité» de M. Sarkozy «est forcément engagée», il l'a accusé «d'être un ministre à temps partiel», en étant à la fois ministre, président de l'UMP et candidat à la présidentielle. Pour lui, «les promesses n'ont pas été tenues» en matière d'effectifs de police et de crédits aux associations dans les quartiers. Même vigueur chez Laurent Fabius à l'égard de M. Sarkozy, qui est «dans la propagande» alors que «dans les faits, cela n'avance pas». «Il commence à me chauffer les oreilles», a-t-il lancé, en ajoutant: «Les gens en ont marre et moi aussi». Il a prôné «la fermeté» à l'égard des auteurs de cet acte «horrible» et demandé que «ces salopards» soient «retrouvés» et «châtiés». Exprimant «son horreur», Ségolène Royal a dénoncé elle aussi «le grave échec» de M. Sarkozy et s'est inquiétée que «des enfants de 9 à 12 ans mènent la guérilla urbaine». Contrairement à Dominique Strauss-Kahn, elle a estimé qu'il ne fallait pas retirer les CRS des banlieues, car «ce sont eux qui assurent la protection». M. Strauss-Kahn a dénoncé «un drame horrible» et «un acte absolument inqualifiable», en insistant sur le fait que depuis des semaines, voire des mois, «les élus de tous bords alertaient» les pouvoirs publics «qui n'ont pas pris la mesure des choses». Fustigeant une «violence abrutie et criminelle», le président de l'UDF, François Bayrou, a jugé qu'il n'y avait «qu’un endroit d’où viendra le salut, des cités elles-mêmes», en appelant les femmes de ces quartiers «à descendre dans la rue». Le PRG a réclamé «100 milliards d'euros sur cinq ans» pour «un grand programme d'intégration républicaine» dans les banlieues. Les Verts et le PCF ont fait part également de leur «indignation» face à «cet acte de violence».<sc

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