Édition du vendredi 6 janvier 2017
Grippe aviaire : abattage massif de canards dans le Sud-Ouest
Des centaines de milliers de canards élevés à l'air libre ont commencé à être abattus dans le Sud-Ouest dans l'espoir d'endiguer l'épidémie de grippe aviaire, un rude coup pour la filière avicole.
La zone d'abattage comprend un million de palmipèdes « en parcours » prêt-à-gaver, c'est-à-dire âgés de 3 à 13 semaines, exposés au passage des oiseaux sauvages qui transmettent le virus H5N8, et appelés à être transportés pour être gavés, a indiqué le ministère de l'Agriculture.
Le virus H5N8 qui se propage de façon fulgurante depuis fin novembre dans l'Hexagone est classé « hautement pathogène ». Il est « nettement plus meurtrier » que la souche H5N1 de fin 2015, selon Jean-Luc Guérin, professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse et chercheur à l'INRA.
Plus de 300 000 canards ont déjà été abattus dans les zones infectées. Mais face à l'ampleur de la crise, le ministère de l'Agriculture a décrété l'abattage d'un million de palmipèdes élevés en plein air et prêts à gaver dans l'espoir d'endiguer l'épidémie. C'est la première fois qu'un abattage massif préventif est décidé. Lors de la précédente crise, un vide sanitaire consistant en un dépeuplement progressif des élevages avait été mené de janvier à mai 2016.
Jusqu'au 20 janvier, « les abattages préventifs de palmipèdes peuvent être ordonnés » dans 150 communes au total, selon l'arrêté paru hier au Journal officiel. Sont concernées 88 communes du Gers, qui concentre plus de la moitié des foyers, mais aussi 53 communes des Landes, six des Hautes-Pyrénées et trois des Pyrénées-Atlantiques.
« Un abattage qui va durer dix jours, plus un vide sanitaire qui va durer un mois, peut-être plus, le temps de remettre des canetons en place pour avoir des canards en gavage, ce ne sera pas fini avant fin juin », a expliqué Philippe Baron, président de l'Association gersoise pour la promotion du foie gras. « On est dans le flou le plus total. Il y a des gens qui ont envie de quitter le métier », a-t-il ajouté au sortir d'un comité de suivi à la préfecture d'Auch qui a provoqué des conversations très animées parmi les manifestants.
« Le gouvernement a pris des décisions terribles pour nos éleveurs, mais probablement les seules qu'il faille prendre si on veut faire redémarrer cette filière », a estimé, au sein de la manifestation, Philippe Martin, président du conseil départemental et député du Gers.
Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG), qui représente les éleveurs et industriels de la filière foie gras, « craint des pertes considérables » de l'ordre de 75 à 80 millions d'euros en comptant le coût de l'abattage et celui du vide sanitaire qui suivra.
La France est le premier pays producteur de foie gras. L'arrivée du virus H5N8 l'a empêchée de recouvrer son statut de « pays indemne », indispensable pour exporter hors d'Europe, notamment en Arabie saoudite, en Chine ou au Japon. Sa production a déjà fondu d'un quart en 2016, selon le CIFOG. (AFP)
La zone d'abattage comprend un million de palmipèdes « en parcours » prêt-à-gaver, c'est-à-dire âgés de 3 à 13 semaines, exposés au passage des oiseaux sauvages qui transmettent le virus H5N8, et appelés à être transportés pour être gavés, a indiqué le ministère de l'Agriculture.
Le virus H5N8 qui se propage de façon fulgurante depuis fin novembre dans l'Hexagone est classé « hautement pathogène ». Il est « nettement plus meurtrier » que la souche H5N1 de fin 2015, selon Jean-Luc Guérin, professeur à l’École nationale vétérinaire de Toulouse et chercheur à l'INRA.
Plus de 300 000 canards ont déjà été abattus dans les zones infectées. Mais face à l'ampleur de la crise, le ministère de l'Agriculture a décrété l'abattage d'un million de palmipèdes élevés en plein air et prêts à gaver dans l'espoir d'endiguer l'épidémie. C'est la première fois qu'un abattage massif préventif est décidé. Lors de la précédente crise, un vide sanitaire consistant en un dépeuplement progressif des élevages avait été mené de janvier à mai 2016.
Jusqu'au 20 janvier, « les abattages préventifs de palmipèdes peuvent être ordonnés » dans 150 communes au total, selon l'arrêté paru hier au Journal officiel. Sont concernées 88 communes du Gers, qui concentre plus de la moitié des foyers, mais aussi 53 communes des Landes, six des Hautes-Pyrénées et trois des Pyrénées-Atlantiques.
« Un abattage qui va durer dix jours, plus un vide sanitaire qui va durer un mois, peut-être plus, le temps de remettre des canetons en place pour avoir des canards en gavage, ce ne sera pas fini avant fin juin », a expliqué Philippe Baron, président de l'Association gersoise pour la promotion du foie gras. « On est dans le flou le plus total. Il y a des gens qui ont envie de quitter le métier », a-t-il ajouté au sortir d'un comité de suivi à la préfecture d'Auch qui a provoqué des conversations très animées parmi les manifestants.
« Le gouvernement a pris des décisions terribles pour nos éleveurs, mais probablement les seules qu'il faille prendre si on veut faire redémarrer cette filière », a estimé, au sein de la manifestation, Philippe Martin, président du conseil départemental et député du Gers.
Le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG), qui représente les éleveurs et industriels de la filière foie gras, « craint des pertes considérables » de l'ordre de 75 à 80 millions d'euros en comptant le coût de l'abattage et celui du vide sanitaire qui suivra.
La France est le premier pays producteur de foie gras. L'arrivée du virus H5N8 l'a empêchée de recouvrer son statut de « pays indemne », indispensable pour exporter hors d'Europe, notamment en Arabie saoudite, en Chine ou au Japon. Sa production a déjà fondu d'un quart en 2016, selon le CIFOG. (AFP)
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