Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 23 octobre 2020
Ecole

Grenelle de l'éducation, trois mois pour (tenter de) changer l'école ?

« L’heure est grave et elle nous oblige surtout à réagir, à dessiner un avenir à nos enfants et adolescents. Soyons imprégnés de ce qui vient de se passer mais n’oublions pas que ce que nous devons à Samuel Paty [le professeur d'histoire assassiné à Conflans-Sainte-Honorine – ndlr], c’est dessiner cet avenir positif. »  C'est par ces mots d'introduction que le ministre de l'Éducation nationale a lancé le Grenelle de l'éducation, jeudi 22 octobre. Si celui-ci survient à un moment particulièrement douloureux pour l'école, sa programmation date de cet été. Elle répond à plusieurs manifestations de souffrance à l'école, également dramatiques, comme le suicide d'une directrice de maternelle, en octobre 2019.
Le but, a rappelé hier le ministre, est de « regrouper autour d’un projet commun autour de l'école ». L'enjeu, « une évolution profonde du système éducatif et des métiers des personnels de l'Éducation nationale ».  De façon plus pragmatique, le Grenelle doit déboucher sur des « conséquences matérielles »  visant à « améliorer les conditions des personnels »  – à commencer par la rémunération des professeurs. Le ministre veut également casser « un système trop individualiste », et faire place à une « nouvelle gouvernance des établissements ». Il assure n'avoir en revanche « aucune idée reçue sur le résultat ». 
Ce résultat est confié à dix ateliers. Leurs travaux vont débuter en novembre et durer jusque fin décembre. Mi-janvier, leurs propositions seront remises au ministre. Celui-ci convoquera une conférence de clôture en février, « pour (en) débattre ». À l'issue, le ministère rédigera une loi de programmation pluriannuelle.


La gouvernance et le numérique 
Revalorisation, formation, ressources humaines de proximité, encadrement, collectifs pédagogiques, gouvernance, déconcentration et autonomie, mobilités et numériques seront les thématiques abordées. Un dixième atelier a été ajouté, opportunément, pour traiter de la protection des personnels et des valeurs de la République. 
La conférence de presse d'hier a mis en scène les protagonistes qui vont animer les dix ateliers de réflexion prévus. Car ils sont confiés à des personnalités telles que l'écrivain et ancien enseignant Daniel Pennac, le pédopsychiatre Marcel Ruffo ou le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, une spécialiste de l'intelligence artificielle (pour le numérique) ou une ancienne commissaire (pour la protection des personnels). 
Les maires seront surtout intéressés par l'atelier sur la gouvernance (des écoles et des établissements), et celui sur le numérique éducatif. D'autant que se profilent justement des Etats généraux du numérique, du 3 au 5 novembre, à Poitiers. À voir également comment sera intégrée – ou non – la question des Atsem, les agents spécialisés des maternelles.

E.S. 
 

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