Édition du jeudi 5 juin 2008
Grandes surfaces: Leclerc estime que «le choix d'enseignes ne doit pas échoir aux politiques»
Michel-Edouard Leclerc a traité mercredi de «surréaliste» l'idée de seuil pour les implantations commerciales et s'est opposé à l'implication des maires dans le choix des enseignes lors des autorisations de nouvelles ouvertures de grandes surfaces.
«Cette histoire de seuil est surréaliste», a déclaré le patron des centres éponymes lors d'une conférence de presse. Les députés examinent actuellement un projet de loi prévoyant un relèvement de 300 m2 à 1.000 m2 du seuil de déclenchement de la procédure d'autorisation d'implantation de nouvelles grandes surfaces.
Il a qualifié d'«astucieuse» la proposition du député UMP Jean-Paul Charié, rapporteur du projet de loi sur la modernisation de l'économie (LME), de mettre fin aux autorisations en 2009.
Par ailleurs, selon le texte LME, les maires pourront toujours avoir un droit de regard sur les nouvelles implantations. «Il y a une confusion des genres. Il faut séparer ce qui est de l'ordre de l'administration du territoire, qui échoit aux territoires, de l'aspect concurrence. Le choix d'enseignes ne doit pas échoir aux politiques», a estimé M. Leclerc. «Dans une zone industrielle, jamais un maire ne va dire qu'il va autoriser Renault et pas Peugeot. Je veux que ce soit la même chose dans le commerce. Ce n'est pas aux élus de choisir entre Leclerc et Intermarché ou Ikea et Mr Meuble», a ajouté M. Leclerc. Il a suggéré que les demandes d'implantations soient examinées par une instance dépendant de la Haute autorité de la concurrence, dont la mise en place est également inscrite dans le texte LME.
«Je suis partisan pour qu'on revoit à la hausse le cahier des charges pour les nouvelles implantations, en prenant en compte les facteurs sécurité, aménagement, hygiène, beauté», a encore proposé M. Leclerc.
Le relèvement du seuil d'autorisation à 1.000 m2 permettra aux supermarchés, aux magasins de proximité mais aussi aux enseignes de hard-discount d'ouvrir des magasins plus facilement, ce qui, selon le gouvernement, contribuerait à faire baisser les prix à la consommation. Cependant M. Leclerc a estimé que «le hard-discount ne contribuait pas à faire baisser les prix des grandes marques», en s'appuyant sur une étude du Bureau d'informations et de prévisions économiques (Bipe) réalisée pour le compte de son enseigne.
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