Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 1er avril 2014
Gouvernement

Manuel Valls, nouveau Premier ministre

L’annonce officielle a mis fin hier aux rumeurs : c’est Manuel Valls, jusqu’alors ministre de l’Intérieur du gouvernement Ayrault démissionnaire, que le président de la République a choisi pour occuper Matignon.
À 51 ans, Manuel Valls est en politique depuis plus de trente ans. Il s’est lancé lors de ses années de faculté, dans le courant de Michel Rocard. Jeune assistant parlementaire du député de l’Ardèche Robert Chapuis en 1983, Manuel Valls a gravi tous les échelons de la hiérarchie du Parti socialiste (jusqu’à en devenir un des secrétaires nationaux) en même temps qu’il s’implantait en tant qu’élu local, à tous les échelons. Conseiller municipal d’Argenteuil (Val-d’Oise) dès 1988, il en deviendra adjoint au maire en 1995. Manuel Valls a également été conseiller régional d’Ile-de-France de 1986 à 2002, et premier vice-président du conseil régional de 1998 à 2002. Au même moment, il est élu maire d’Évry (Essonne), en 2001, poste qu’il occupera jusqu’à sa nomination place Beauvau en 2012 ; il a également été vice-président, puis président de la communauté d’agglomération Évry Centre Essonne. Enfin, Manuel Valls a été député pendant dix ans (première circonscription de l’Essonne, 2002-2012). Il a été vice-président de l’association des Éco-maires et surtout membre du bureau de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF).
Manuel Valls ne découvrira pas Matignon, qu’il a beaucoup fréquenté en tant que conseiller, d’abord auprès de Michel Rocard dont il fut chargé de mission pour la jeunesse et les sports (1990-1991), puis auprès de Lionel Jospin, en tant que conseiller chargé de la communication et de la presse (1997-2001).
En tant que ministre de l’Intérieur, depuis presque deux ans, Manuel Valls s’est fait bien connaître des maires – ayant porté un certain nombre de dossiers et de réformes importantes. On retiendra principalement la réforme des élections locales (loi du 17 mai 2013), qui a instauré l’abaissement du seuil du scrutin de liste proportionnel à 1 000 habitants et, dans ces mêmes communes, l’élection des conseillers communautaires en même temps que celle des conseillers municipaux. Les autres grands chantiers portés par Manuel Valls ont été la loi sur le non-cumul des mandats, interdisant le cumul d’un mandat exécutif local avec celui de parlementaire (texte adopté le 22 janvier dernier), et le redécoupage des cantons actuellement en cours.
L’ancien ministre de l’Intérieur a également été à l’origine de la création des ZSP (zones de sécurité prioritaires) et a relancé le chantier de la réforme de la police municipale. On lui doit plusieurs prises de positions fermes dans des dossiers tels que le mariage pour tous – avec la circulaire du 13 juin 2013 rappelant les poursuites auxquelles s’exposerait un maire refusant de célébrer un mariage ; ou sur la question des Roms : connu pour ses positions fermes et des propos controversés sur les possibilités d’intégrations des Roms en France, l’ex-ministre de l’Intérieur s’est déclaré favorable à des mesures coercitives pour obliger les maires à créer des aires d’accueil pour les gens du voyage.
Le nouveau Premier ministre connaît donc très bien les problèmes des maires et des collectivités locales. Son gouvernement, qu’il devrait nommer dans les heures qui viennent, va notamment avoir pour tâche de poursuivre la réforme de la décentralisation et de trouver – le président de la République l’a demandé – de nouvelles sources d’économies budgétaires.
F.L.

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