Édition du lundi 17 décembre 2018
Gilets jaunes : des détails sur les mesures sociales, mais le débat national toujours dans le flou
Au lendemain d’un « acte V » marqué par une mobilisation en nette baisse, le gouvernement, par la voix du Premier ministre, détaille ses propositions pour sortir de la crise, tout en tenant un langage de fermeté vis-à-vis des manifestants qui continuent d’occuper les ronds-points. En revanche, les annonces sur l’organisation du grand débat national prennent du retard.
Des mesures financées par « des économies » et du déficit
Dans un entretien au quotidien Les Échos de ce matin, Édouard Philippe détaille les mesures sociales décidées par Emmanuel Macron, en les chiffrant à environ « 10 milliards ». Parmi les mesures les plus emblématiques de cette nouvelle séquence (qu’Édouard Philippe refuse cependant de qualifier de « tournant social » ), l’augmentation des revenus d’une partie des salariés au smic. Il s’agira bien d’une hausse de la prime d’activité, qui interviendra « le 5 février ». Les critères d’obtention de cette prime d’activité seront élargis, de façon à ce que le nombre de foyers éligibles passe « de 3,8 à 5 millions ». Par exemple, détaille le Premier ministre, « une mère célibataire pourra percevoir la prime jusqu’à 2000 euros de salaire ». Les fonctionnaires « dont les rémunérations sont proches du smic » seront également concernés.
Le Premier ministre a également précisé que la « prime exceptionnelle » que le gouvernement demande aux entreprises « qui le peuvent » de verser aux salariés sera « totalement défiscalisée (impôts, charges sociales, CSG-CRDS), jusqu'à un montant de 1 000 euros, pour les salariés qui gagnent moins de trois fois le smic ». Il ne dit rien en revanche d’un éventuel versement de cette prime dans la fonction publique.
Concernant le financement de ces mesures, Édouard Philippe annonce « une série de mesures sur les dépenses » (« nous devrons trouver de 1 à 1,5 milliard d’euros d’économies » ), mais ne cache pas que ces décisions vont influer sur le déficit, qui pourrait atteindre « 3,2 % en 2019 ». Le gouvernement « assumera » cette hausse du déficit.
Sur un terrain plus politique, le Premier ministre évoque dans cet entretien ce qui est devenu l’une des revendications les plus populaires du mouvement des Gilets jaunes, le « RIC » ou référendum d’initiative citoyenne. Beaucoup de participants au mouvement demandent notamment l’abaissement du nombre de pétitionnaires nécessaires pour obtenir l’organisation d’un tel référendum. Aujourd’hui, depuis la réforme constitutionnelle de 2008, un « référendum d’initiative partagée » peut être organisée sur une proposition de loi soutenue par un cinquième des membres du Parlement et au moins un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales (soit environ 4,7 millions de personnes).
Édouard Philippe estime que l’on « ne peut pas être contre le principe » du référendum, qui « peut être un bon instrument dans une démocratie », mais « pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions ». Ce sera l’un des sujets abordés dans le grand débat national.
Notons, à propos de ce grand débat, que les premiers éléments, qui devaient être dévoilés samedi 15 décembre, ne l’ont pour l’instant pas été. Vendredi en fin d’après-midi, la Commission nationale du débat public, présidée par Chantal Jouanno, annonçait via Twitter que « les consultations se poursuivent » et que la méthode du débat serait annoncée « la semaine prochaine ». Le calendrier va donc devenir très serré, à quelques jours de la trêve des confiseurs… et il y a fort à parier que le débat ne commencera finalement pas avant début janvier.
Vendredi également, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a annoncé que les débats auraient lieu « dans les mairies ».
Vers une évacuation des ronds-points ?
Ce matin, des interrogations sur la poursuite des occupations de ronds-points se font jour. Ce week-end, plusieurs responsables de la majorité, dont en particulier le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a appelé à « libérer l’espace public » au besoin à l’aide « des CRS ou des gendarmes ». La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a également demandé aux Gilets jaunes « d’arrêter la surenchère » et de « rentrer dans le grand débat ». Un certain nombre d’évacuations de ronds-points par les forces de l’ordre ont d’ailleurs commencé depuis vendredi dernier (dans le Gard, en Meurthe-et-Moselle, en Haute-Loire…). Hier soir, les barrières de péage qui étaient occupées par les Gilets jaunes dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales ont été évacuées.
Des mesures financées par « des économies » et du déficit
Dans un entretien au quotidien Les Échos de ce matin, Édouard Philippe détaille les mesures sociales décidées par Emmanuel Macron, en les chiffrant à environ « 10 milliards ». Parmi les mesures les plus emblématiques de cette nouvelle séquence (qu’Édouard Philippe refuse cependant de qualifier de « tournant social » ), l’augmentation des revenus d’une partie des salariés au smic. Il s’agira bien d’une hausse de la prime d’activité, qui interviendra « le 5 février ». Les critères d’obtention de cette prime d’activité seront élargis, de façon à ce que le nombre de foyers éligibles passe « de 3,8 à 5 millions ». Par exemple, détaille le Premier ministre, « une mère célibataire pourra percevoir la prime jusqu’à 2000 euros de salaire ». Les fonctionnaires « dont les rémunérations sont proches du smic » seront également concernés.
Le Premier ministre a également précisé que la « prime exceptionnelle » que le gouvernement demande aux entreprises « qui le peuvent » de verser aux salariés sera « totalement défiscalisée (impôts, charges sociales, CSG-CRDS), jusqu'à un montant de 1 000 euros, pour les salariés qui gagnent moins de trois fois le smic ». Il ne dit rien en revanche d’un éventuel versement de cette prime dans la fonction publique.
Concernant le financement de ces mesures, Édouard Philippe annonce « une série de mesures sur les dépenses » (« nous devrons trouver de 1 à 1,5 milliard d’euros d’économies » ), mais ne cache pas que ces décisions vont influer sur le déficit, qui pourrait atteindre « 3,2 % en 2019 ». Le gouvernement « assumera » cette hausse du déficit.
Sur un terrain plus politique, le Premier ministre évoque dans cet entretien ce qui est devenu l’une des revendications les plus populaires du mouvement des Gilets jaunes, le « RIC » ou référendum d’initiative citoyenne. Beaucoup de participants au mouvement demandent notamment l’abaissement du nombre de pétitionnaires nécessaires pour obtenir l’organisation d’un tel référendum. Aujourd’hui, depuis la réforme constitutionnelle de 2008, un « référendum d’initiative partagée » peut être organisée sur une proposition de loi soutenue par un cinquième des membres du Parlement et au moins un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales (soit environ 4,7 millions de personnes).
Édouard Philippe estime que l’on « ne peut pas être contre le principe » du référendum, qui « peut être un bon instrument dans une démocratie », mais « pas sur n’importe quel sujet ni dans n’importe quelles conditions ». Ce sera l’un des sujets abordés dans le grand débat national.
Notons, à propos de ce grand débat, que les premiers éléments, qui devaient être dévoilés samedi 15 décembre, ne l’ont pour l’instant pas été. Vendredi en fin d’après-midi, la Commission nationale du débat public, présidée par Chantal Jouanno, annonçait via Twitter que « les consultations se poursuivent » et que la méthode du débat serait annoncée « la semaine prochaine ». Le calendrier va donc devenir très serré, à quelques jours de la trêve des confiseurs… et il y a fort à parier que le débat ne commencera finalement pas avant début janvier.
Vendredi également, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a annoncé que les débats auraient lieu « dans les mairies ».
Vers une évacuation des ronds-points ?
Ce matin, des interrogations sur la poursuite des occupations de ronds-points se font jour. Ce week-end, plusieurs responsables de la majorité, dont en particulier le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a appelé à « libérer l’espace public » au besoin à l’aide « des CRS ou des gendarmes ». La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a également demandé aux Gilets jaunes « d’arrêter la surenchère » et de « rentrer dans le grand débat ». Un certain nombre d’évacuations de ronds-points par les forces de l’ordre ont d’ailleurs commencé depuis vendredi dernier (dans le Gard, en Meurthe-et-Moselle, en Haute-Loire…). Hier soir, les barrières de péage qui étaient occupées par les Gilets jaunes dans l’Hérault et les Pyrénées-Orientales ont été évacuées.
Franck Lemarc
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