Édition du jeudi 17 octobre 2013
Frédérique Massat (Anem) : les territoires de montagne ne veulent pas être dilués dans le paysage français
© D.R.
Votre congrès s’ouvre sur un atelier consacré au très haut débit ?
Oui, c’est une problématique que nous suivons de très près – d’autant plus que le plan Très haut débit de l’État est en train de se mettre en place. Il semblerait que les opérateurs de téléphonie et d’internet invités à notre congrès cet après-midi se préparent à nous livrer un scoop. Je leur en laisse la primeur !
Autre sujet d’actualité que nous allons aborder : les énergies renouvelables, avec une place un peu plus importante, en montagne, pour l’hydroélectricité. Surtout en ce moment, où a lieu le débat sur le renouvellement des concessions hydroélectriques. Notre débat sur le sujet sera introduit par Philippe Martin, ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Sur ce sujet de l’ouverture à la concurrence des barrages, quelle est la position de l’Anem ?
L’association ne prend pas de position politique sur ce sujet. Nous disons, tout simplement, que les élus de la montagne, quelle que soit l’option qui sera retenue par le gouvernement, souhaitent être associés, et pouvoir garder un œil sur les cahiers des charges. Nous estimons que la montagne est la première concernée. Elle a donc son mot à dire.
Troisième grand sujet de votre congrès : la décentralisation…
La table ronde sur ce sujet se tiendra en présence de Marylise Lebranchu, la ministre de la Décentralisation. Nous ne discuterons pas de la répartition des compétences entre les différentes collectivités : l’Anem a en effet la particularité qu’elle regroupe des élus de tous les échelons de collectivités – commune, EPCI, départements, régions. Je précise toutefois que nous sommes pour le maintien des départements quoi qu’il arrive. Par ailleurs, nous souhaitons que dans les dispositifs de gouvernance qui ont été mis en place par l’Assemblée nationale et supprimés par le Sénat – je pense au Haut conseil des territoires – la montagne soit représentée. Nous appellerons le gouvernement à rétablir cet organisme, qui est globalement demandé par les élus. De même, nous voulons être représentés dans les Conférences territoriales de l'action publique. Nous ne voulons pas être dilués dans un paysage français où les métropoles vont prendre de l’importance. Nous voulons participer à la gouvernance de nos territoires.
Enfin, nous allons aborder un problème grave pour nos territoires et nos éleveurs, qui est celui de la prédation. Notamment celle de l’ours dans les Pyrénées, et celle du loup. Une délégation d’élus et d’éleveurs sera reçue sur ce sujet par les conseillers des ministres.
Deux ministres, et le président du Sénat, Jean-Pierre Bel, seront présents à votre congrès. C’est un signe de reconnaissance pour vous ?
Un congrès n’est que l’aboutissement d’un travail mené pendant toute l’année. Et pendant toute l’année, il ne se passe pas une semaine sans que nous rencontrions un ministre.
Il ne faut pas oublier la montagne. La société actuelle se recentre sur l’urbain mais nous, nous sommes là pour rappeler que la montagne est bien là, qu’elle fait face à de graves difficultés, notamment en matière d’emploi. Nous devons défendre nos intérêts : nous sommes des montagnards, alors nous savons nous accrocher !
Propos recueillis par Franck Lemarc
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