Dépérissement des forêts dû à la sécheresse : des conseils aux communes forestières
L’Office national des forêts (ONF) et la Fédération nationale des communes forestières (FNCofor) ont communiqué, hier, sous forme d'un questions-reponses à destination des maires, sur le « dépérissement des forêts » qui frappe certaines régions à cause de la sécheresse. Cette fiche d’information a notamment pour but de « rappeler le rôle et la responsabilité des élus dans la gestion de cette crise ».
Maîtriser la récolte
Ce sont essentiellement les régions Grand est et Bourgogne-Franche-Comté qui sont touchées, précisent les deux organisations, mais certaines forêts de l’Ain, du Limousin, du Nord, de Normandie ou d’Île-de-France sont également touchées. La crise est due à la conjonction d’un été 2018 très sec, d’un hiver 2018-2019 particulièrement doux et d’une nouvelle sécheresse, avec épisodes de canicules, en 2019. Les essences les plus concernées par le dépérissement sont l’épicéa, le hêtre et le sapin. Deux millions de mètres cubes de bois pourraient être abattus cette année du fait de ce dépérissement.
Dans ces conditions, l’ONF et la FNCofor alertent sur la nécessité de « maîtriser la récolte pour ne pas déstabiliser davantage le marché », à un moment où le marché du bois d’industrie est déjà « saturé ». Il est donc indispensable de « prioriser les actes de récolte », selon une stratégie définie par l’ONF. La priorité doit être donnée « aux peuplements comportant une majorité de bois d’œuvre » (c’est-à-dire le bois qui sera utilisé pour la construction, la menuiserie, l’ébénisterie, etc., et non pour le chauffage).
Le problème principal qui se pose aux maires des communes concernées est la difficulté de vendre le bois déprécié. L’ONF, via ses agences territoriales, peut aider les communes à trouver des solutions de commercialisation, en organisant notamment des ventes de gré à gré au niveau local. Les auteurs de la fiche rappellent également que « face à des dangers sanitaires », les maires « ont la possibilité (…) d’acheter des services forestiers (exploitation, débardage) de gré à gré, sans concurrence », en respectant bien entendu les règles fixées par le Code de la commande publique.
Prévenir les risques
Il revient également aux maires de prévenir les risques d’accidents liés au dépérissement des arbres (possibilité de chutes de branches mortes en particulier). « Il peut s’avérer nécessaire d’interdire ou de limiter l’accès aux forêts », par arrêté municipal, précisent l’ONF et la FNCofor – cette dernière pouvant fournir aux maires concernés des documents types.
Les communes qui pratiquent l’affouage (c’est-à-dire le fait de réserver une partie du bois de la forêt pour l’usage des habitants) pourront se voir alerter par l’ONF du danger que peut représenter cette pratique en cas de dépérissement important sur la parcelle. La commune reste toutefois « libre de ne pas suivre le conseil de l’ONF ».
La fiche fait enfin le point sur « l’après-crise », c’est-à-dire les possibilités de reconstitution des parcelles après la sécheresse. Il faudra certainement réfléchir, à l’avenir, à planter de nouvelles essences, plus adaptées aux changements climatiques qui se dessinent. « La mise en place de peuplements mélangés » plutôt que de forêts mono-espèce est « à privilégier ». Il faudra aussi veiller à l’équilibre faune-flore : pendant sa reconstitution, la forêt ne pourra se régénérer que si les graines et les jeunes pousses ne sont pas « massivement mangées » par les cervidés ou détruites par les sangliers. En cas de « déséquilibre avéré », la commune propriétaire de la forêt devra prendre des mesures, en obtenant « un plan de chasse avec un niveau de prélèvement garantissant le renouvellement de la forêt ».
A noter que la problématique des forêts sera également abordée lors du 102e Congrès des maires, le 20 novembre prochain, à Paris, dans le cadre de la séance plénière consacrée à la transition écologique.
F.L.
Télécharger la fiche ONF-FNCofor.
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