Maire-info
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Édition du mercredi 23 juillet 2025
Énergies renouvelables

Fonds chaleur : près de 1 350 nouvelles installations financées en 2024

L'Ademe a publié un bilan du Fonds chaleur. Les aides qui ont été attribuées aux entreprises et aux collectivités en 2024 vont permettre la construction de plus de 1350 nouvelles installations de production de chaleur et de froid renouvelables et de récupération.

Par Lucile Bonnin

En 2024, le Fonds chaleur avait bénéficié de 820 millions d’euros de dotation, comme le souligne l’Ademe dans un bilan présenté le 17 juillet dernier. Ce budget est en hausse de 36 % par rapport à 2023. 

Créé en 2009 et géré par l’Ademe, ce fonds vise à soutenir les projets de création de réseaux de chaleur et d’installations de production de chaleur renouvelable. Les aides émanant de ce fonds soutiennent les réseaux de distribution et les installations de production de chaleur et de froid renouvelables et de récupération afin d'alimenter habitat collectif, collectivités et entreprises.

Réseaux de distribution de chaleur et biomasse

Dans le but d’atteindre l’objectif de 38 % d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie en France en 2030, la production de chaleur renouvelable a un rôle majeur à jouer. 

Ce Fonds chaleur y contribue largement et son importance est d’autant plus grande que la France a encore beaucoup à faire par rapport à l’objectif fixé, puisque la part de chaleur renouvelable et de récupération du pays atteignait 29,6 % en 2023. De plus, le développement d’alternatives au gaz est important dans un contexte d’augmentation forte depuis plusieurs années de ses prix. 

En 2024, le Fonds chaleur a permis d’accompagner « la construction de plus de 1350 nouvelles installations qui produiront 3,6 TWh par an de chaleur renouvelable et de récupération » , indique l’Ademe dans son communiqué de presse. L’Agence estime ce nombre comme « important »  et indique qu’il découle notamment de « la montée en puissance des Contrats Chaleur Renouvelable (CCR) accompagnant de nombreux projets de petite taille, principalement à partir de biomasse, mais avec en 2024 une forte croissance des projets de géothermie. » 

Selon la ministre de la Transition écologique ce fonds « permet très concrètement aux élus des collectivités locales et aux entreprises d’avoir accès à des solutions compétitives de chauffage ou de refroidissement bas carbone. » 

Dans le détail, le Fonds chaleur a majoritairement subventionné des investissements (701,5 millions d’euros d’aide pour plus de 1,9 milliard d’euros d’investissement dans des installations en énergies renouvelables et de récupération (EnR&R)) dont 218,7 millions d’euros qui « ont permis de financer 384 km de réseaux » , 328,2 millions d’euros d’aides aux chaufferies biomasse, 110,9 millions d’euros d’aides aux géothermies, et 13,4 millions d’euros pour les équipements récupération de chaleur fatale. « Pour le solaire thermique et les équipements de valorisation du biogaz par injection au réseau, ce sont respectivement 9,4 millions d’euros et 20,8 millions d’euros qui ont été engagés », peut-on lire dans la synthèse. 

L’Ademe précise enfin que les projets qui ont bénéficié de ces aides du Fonds chaleur l’année passée vont permettre de « produire 3,6 TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération additionnelle »  sachant que la biomasse énergie contribue à 68 % à cette production de chaleur. 

Déploiement de la géothermie : un axe prioritaire pour 2025 

Pour 2025, le nouvel axe prioritaire défini par l’Ademe est l’accélération du déploiement de la géothermie profonde et de surface avec notamment « la mise en œuvre du plan d’actions lancé en février 2023 par l’État et qui regroupe vingt-sept actions prioritaires en France métropolitaine et d’outre-mer. » 

Rappelons que la géothermie de surface « exploite la chaleur naturelle stockée dans les premières couches de la croûte terrestre, jusqu’à 200 mètres de profondeur »  tandis que la géothermie profonde « exploite la chaleur naturelle provenant du magma ou des roches chaudes situées à plusieurs kilomètres sous la surface » . Un plan d’action en 2025 sera aussi élaboré en faveur du solaire thermique. 

Si en 2025 le budget du Fonds chaleur a été maintenu à 800 millions d’euros avec des « conditions d’éligibilité et de financement modifiées de façon à permettre d’aider un maximum de projets »  et des « priorisations », il est à redouter une baisse de l’enveloppe attribuée à ce fonds, dans le contexte budgétaire tendu que l’on connaît actuellement. Il y a quelques jours, à l’occasion d’une audition au Sénat, la ministre des Comptes publics a cependant annoncé « que le fonds Chaleur sera maintenu et bénéficiera d'une meilleure visibilité budgétaire. » 

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