Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 25 avril 2003
Fonction publique territoriale

Réforme des retraites : les besoins financiers d'ici à 2020 sont de 7,5 milliards d'euros pour les territoriaux et hospitaliers, dont la moitié à financer par les employeurs

Le ministre des Affaires sociales François Fillon a formalisé jeudi soir sur France 2 les modalités de la prochaine réforme des retraites, qui portera la durée de cotisation à 41 ans en 2012 pour les salariés du privé comme pour les agents de la fonction publique. L'objectif pour 2020 est de porter la durée de cotisation retraite à près de 42 ans, a-t-il ajouté, en reconnaissant qu'il serait demandé un "effort considérable" aux fonctionnaires. En contrepartie, il s'est engagé à enrayer la dégradation du niveau des pensions pour le maintenir à "la situation actuelle". Et en signe d'apaisement, alors que l'ensemble des fédérations de fonctionnaires appellent à la grève générale le 13 mai, il a jugé "absurde" l'idée de ne pas remplacer dès 2004 un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. L'allongement de la durée de cotisation sera au centre de la réforme avec un dispositif de "pilotage" inscrit dans la loi pour "maintenir l'équilibre entre temps de retraite et temps de travail", a expliqué François Fillon."A partir de 2008, quand tout le monde (public et privé) sera à 40 ans (de cotisation), on augmentera progressivement pour passer à 41 ans en 2012" a-t-il dit. Puis "on approche des 42 ans, à l'horizon 2020." Le ministre a affirmé que "l'équilibre financier de la réforme est assuré à l'horizon 2020" sans augmentation des prélèvements obligatoires. Pour la fonction publique, les besoins financiers d'ici à 2020 sont de 20 milliards d'euros pour les fonctionnaires d'Etat et de 7,5 milliards pour les territoriaux et hospitaliers. "Les mesures que nous allons prendre représentent un peu plus de la moitié de l'effort financier nécessaire", a affirmé le ministre. Le reste sera "financé par les employeurs" (l'Etat, les collectivités locales et les hôpitaux), c'est-à-dire "par les contribuables", a-t-il admis. "Ce que nous voulons, c'est que ces augmentations de cotisations se fassent à prélèvement obligatoire constant", a-t-il souligné. Il a en outre confirmé l'introduction d'un "volet capitalisation" pour permettre un complément de revenus. "Un volet (de la loi) permettra de rendre plus accessible aux Français, et en particulier aux Français modestes, la capitalisation, c'est-à-dire le complément d'épargne-retraite", a-t-il dit, en indiquant qu'il prévoyait notamment d'étendre le dispositif des plans d'épargne institués par le gouvernement Jospin "pour en faire aussi des outils d'épargne retraite". Le ministre a également prévenu les entreprises qu'elles seraient appelées "à se retrousser les manches" pour éviter le recours aux préretraites afin que le gouvernement ne soit pas "obligé d'augmenter les cotisations". François Fillon a également précisé le niveau des pensions, que le gouvernement entend maintenir à "la situation actuelle". "L'engagement que je prends ce soir, c'est 75% du smic pour une carrière au smic et, pour la moyenne des Français, les deux tiers du revenu de remplacement", a-t-il dit. "C'est un coup d'arrêt porté à la dégradation du taux de remplacement", a-t-il ajouté. "Mais si on ne fait pas de réforme, c'est de 50% que vont baisser les retraites."c

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