Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 24 juin 2025
Fonction publique territoriale

Fonction publique territoriale : des agents qui ont davantage le moral, mais des obstacles qui s'installent

Un nouveau baromètre de la Casden Banque Populaire, réalisé par l'Institut BVA, pointe une amélioration du moral des agents de la fonction publique territoriale. Mais le manque de moyens humains et matériels pénalise les agents tout comme le manque d'attractivité de ces métiers.

Par Lucile Bonnin

En 2025, les agents de la fonction publique territoriale sont 60 % ont déclaré avoir un « bon moral »  selon une enquête menée par BVA Xsight auprès d’un échantillon de 1 000 fonctionnaires. Les auteurs saluent « une nette amélioration »  sur ce point car en 2022 ils étaient 52 % à déclarer avoir « un bon moral ». 

Cette positivité relative vis-à-vis de leurs emplois va de pair avec le sentiment d’être bien payé, qui lui aussi progresse dans la fonction publique territoriale. 36 % des agents estiment être bien payés même si, évidemment, cette perception diffère selon la catégorie dans laquelle l’agent se trouve. Ainsi, près de la moitié des agents de catégorie A estiment être bien rémunérés, contre près des trois quarts de ceux de la catégorie C qui affirment le contraire.

La fonction publique territoriale apparaît aussi comme le versant où il y a le plus d’agents se disant favorables à la mise en place d’une rémunération au mérite. Il est intéressant de noter que ce sont les agents de catégorie C qui sont les plus favorables à ce système, tout comme les plus jeunes. 

Cependant, au-delà de ces considérations positives portant essentiellement sur la situation professionnelle des agents, l’enquête met au jour que « la majorité des agents sont confrontés à des difficultés dans leur quotidien ». 

Manque de moyens humains et problème d’attractivité 

Du point de vue des agents, des difficultés se posent au quotidien dans leur travail et notamment lorsqu’ils doivent faire face à un manque de moyens – une difficulté rencontrée par 61 % des agents publics – ou à un matériel inadapté – 56 % des agents en témoignent. 

Le renforcement des moyens humains reste le principal besoin exprimé par les répondants. Les agents de la fonction publique territoriale sont 47 % à désirer davantage de moyens humains, mais le souhait d’augmenter les ressources humaines est davantage encore évoqué par les enseignants (61 %) ou encore les agents de la fonction publique hospitalière (70 %).

L’étude met aussi en lumière un déficit de reconnaissance et de compréhension de leurs missions très prononcé avec 24 % seulement des agents de la FPT qui estiment que leurs tâches sont valorisées auprès de citoyens. 

Soulignons cependant que « les fonctionnaires se sentent davantage utiles, reconnus et valorisés qu’il y a deux ans » , selon les auteurs de l’étude qui ajoutent néanmoins une nuance : le sentiment d’utilité à la société varie selon la hiérarchie et est « plus élevé chez les agents de catégorie A qu’au sein de la catégorie C. » 

Si l’on prend en compte toutes ces considérations, et que l’on rappelle que plus de 52 % des collectivités ont des problèmes pour recruter (lire Maire info du 29 janvier) et fidéliser les agents, on peut se poser la question de l’impact que peuvent avoir ces difficultés sur l'attractivité de la fonction publique territoriale. D’autant que selon cette récente étude, 35 % des agents de la FPT déclarent qu’ils « n’encourageraient pas un proche ou un enfant à travailler dans la fonction publique ». 
 

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2