Édition du mardi 8 mars 2011
Fiscalité du commerce: le Conseil du commerce de France interpelle les pouvoirs publics et les collectivités locales
«Le débat sur les incidences économiques, sociales et territoriales de la fiscalité du commerce na pas été mené sérieusement. Largument selon lequel le commerce ne serait pas délocalisable à la différence de lindustrie - ne justifie en aucun cas que les prélèvements sur les entreprises du commerce puissent augmenter plus vite que leur chiffre daffaires et leur valeur ajoutée», souligne le Conseil du commerce de France dans un livre blanc intitulé «Commerce et fiscalité» quil vient de rendre public, le 7 mars, lors de la 3e édition des états généraux du commerce.
«Avec 650.000 entreprises de toutes tailles, hors artisanat commercial, réparties sur lensemble du territoire, et un chiffre daffaires total de 1.300 milliards deuros, le commerce génère une valeur ajoutée de 200 milliards deuros, soit 10% du PIB, très proche de lindustrie qui représente 12,5% du PIB», observe ce document. Il souligne aussi que, depuis 2000, ce secteur «a créé plus de 300.000 emplois».
Selon ce document, depuis 2004, le commerce est le secteur où «la hausse des prélèvements est la plus forte». Outre les taxes sectorielles, létude conduite pour rédiger ce livre blanc montre que le commerce «fait simultanément face à la croissance en flèche de trois impositions majeures: la contribution économique territoriale (CET, comprenant une contribution foncière sur les entreprises CFE, et une contribution sur la valeur ajoutée des entreprises CVAE), la taxe foncière et la TASCOM».
Dressant un bilan de la réforme de la taxe professionnelle, à partir dun échantillon de commerces, le livre blanc indique que «la majorité des entreprises de léchantillon constatent une hausse de lordre de 30% suite à la réforme».
Pour le Conseil du commerce de France, la CET, qui remplace depuis le 1er janvier 2010 la taxe professionnelle, «est une taxe sur les salaires et lemploi, car elle pèse, à travers la CVAE, sur la valeur ajoutée, composée dans le commerce pour une large part de salaires. A cet égard, la CVAE est un retour en arrière surprenant: au début des années 2000, le législateur avait précisément retiré les salaires de lassiette de la taxe professionnelle».
«Comment, au-delà de la période de lissage limitée à 4 ans, amortir une hausse de cette ampleur sans un effort accru de maîtrise des coûts salariaux?», sinterroge-t-il. Les autres taxes (CFE, taxes foncières, TASCOM) ont pour assiette lemprise foncière et les surfaces de vente et «pèsent, par construction, sur loutil de travail des commerçants», si bien que «le commerce représente ainsi 23,1% des impôts versés par lensemble des entreprises du secteur marchand, hors services financiers».
Le Conseil du commerce de France interpelle aussi les élus locaux quant à la progression de la taxe denlèvement des ordures ménagères, dont le produit «sest accru de 74% entre 2001 et 2009», et «souhaiterait ne pas être taxé au titre du financement de la collecte et du traitement des déchets, dès lors que les entreprises prennent elles-mêmes en charge cette collecte. Or ce droit doption nexiste pas dans la majorité des communes puisque la plupart dentre elles (68%) nont pas recours à un système de redevance pour service rendu et mettent en uvre la TEOM».
De plus, il sinquiète de la «majoration programmée de 20% de la taxe sur les surfaces commerciales (TASCOM) transférée aux communes», alors quelle «a triplé en 2004 (passant de 200 millions deuros à 600 millions deuros)».
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